Le racisme anti-blanc n’existe pas et on vous explique pourquoi.

Février n’est pas un mois comme les autres. Du moins aux États-unis. Vous l’ignorez peut-être mais c’est la période du Black History Month, une célébration qui met en lumière les accomplissements et les contributions des afro-américains à l’histoire et à la culture du pays. À l’occasion de cet événement relativement méconnu en France, la rédac’ de melty a décidé de se pencher sur un sujet aussi touchy que polémique. Pourquoi la notion de racisme anti-blanc ne tient absolument pas la route. Qu’on se le dise, lorsqu’on évoque cette problématique, un malaise s’installe automatiquement dans l’air. Mais tentons d’y voir un peu plus clair. Il faut alors poser les bases et entrer dans le vif du sujet. Qu’est-ce que le racisme ? Par définition, c’est une idéologie sans fondement qui atteste qu’il existe des races dans l’espèce humaine et une hiérarchie entre elles. C’est le fait qu’une ethnie est supposément supérieure à une autre, lui conférant ainsi le droit de la dominer, de l’opprimer et de la persécuter. L’esclavage, la colonisation et les nombreux génocides en sont d’ailleurs la preuve bouleversante. On ne va pas vous faire un cours d’Histoire mais le racisme naît d’une profonde hostilité, d’un mépris, d’une peur envers la différence de l’autre. À partir de ce constat, peut-on vraiment affirmer que les blancs y sont eux aussi confrontés ? La réponse est non car cette idée est en réalité une théorie inventée de toutes pièces. Le racisme anti-blanc est un concept introduit par le Front National dans les années 80. Un moyen pour le parti politique de se positionner en victime, de dissimuler ses propres idées nauséabondes et de pointer du doigt les étrangers et leur haine supposée envers la France et ses citoyens. Une façon de diviser pour mieux régner. Et pour cause, le FN a toujours joué sur les peurs identitaires, sur un sentiment d’insécurité voire d’invasion dans notre nation. Un stratagème pour ostraciser les minorités. Un concept dangereux dans une société déjà bien trop désunie.

Mais faut-il pour autant nier toutes formes d’hostilités envers les blancs ? Non, car en vérité, les insultes et les violences raciales envers les blancs existent bel et bien. Toutefois, ces actes individuels sont généralement perpétrés par une personne isolée et ne peuvent pas être comparés ou assimilés à du racisme. Si l’on reconnait le côté blessant et condamnable de certains propos, ceux-ci relèvent davantage du préjugé ponctuel. Il ne faut pas confondre la sémantique de ces deux mots. Un préjugé est une opinion préconçue que l’on se fait de quelqu’un, un jugement, un raccourci sur le caractère d’une personne à un instant T. Le racisme est bien plus complexe, car il est historiquement chargé. C’est une idéologie systémique et institutionnelle qui est la somme d’années d’asservissement et de massacres envers un peuple, simplement en raison de sa différence. C’est un phénomène qui repose sur la domination sociale. Une dimension qui n’existe donc pas lorsque l’on parle de racisme inversé envers les blancs. Il suffit de regarder l’Histoire du monde pour comprendre pourquoi ce terme n’a pas lieu d’être. Les blancs n’ont jamais été oppressés ou réduits à leur couleur de peau car ils ont toujours été en position de force. À travers les siècles, les blancs ont été considérés comme le peuple dominant. C’est cette supériorité inconsciemment inculquée qui pose problème. Anthony Morgan, avocat en droit civil, le résume parfaitement : « Quand vous êtes si profondément investis dans votre privilège, et dans ce cas le privilège blanc, l’égalité raciale est ressentie comme une oppression. »

Difficile alors de comprendre ce qu’est réellement le privilège blanc. Ce slogan, popularisé par l’activiste Peggy McIntosh en 1989, n’a pas été inventé pour nier les épreuves vécues par certaines personnes, c’est surtout pour mettre un mot sur les injustices exacerbées par la société, en raison d’une couleur de peau différente de la « norme ». Il est alors compliqué pour les blancs de saisir le poids du jugement permanent ressenti par les étrangers, ce sentiment de devoir toujours s’adapter à la société, et le rejet qu’ont subi, et subissent encore, certains peuples pour leur couleur de peau, leur religion ou leur origine. Et pour cause, ils ne l’ont jamais vécu car être blanc, c’est déjà partir avec un avantage conséquent dans la vie contrairement aux minorités. Une réalité dont certains blancs n’ont pas conscience et c’est là l’essence même du privilège. On ne les blâme pas puisque c’est compréhensible. Leur citoyenneté n’est jamais contestée et leurs opportunités scolaires et professionnelles sont malheureusement bien plus vastes que celles offertes aux minorités. Le privilège blanc est une force invisible qu’il faut reconnaître. Mais ce constat n’est pas une critique. Juste la mise en valeur des défis supplémentaires que les étrangers auront à subir au cours de leur vie contrairement à leurs compatriotes blancs. De nos jours, lorsque les blancs allument la télévision ou lisent les magazines, ils ne voient en grande majorité que des personnes qui leur ressemblent. L’absence de diversité ne les frappe pas forcément. Ni les sous-entendus ou les blagues de mauvais goût. À l’instar de cette petite fille métisse de 3 ans insultée d’esclave par deux hommes blancs, amis de la maman. Sous couvert d’humour, les personnes de couleur devraient donc arrêter de s’offusquer ? Non, car en exprimant les discriminations dont elles ont été et sont encore victimes, les ethnies minoritaires veulent simplement lutter pour une égalité qui devrait déjà exister pour tous.

Se révolter contre les inégalités ne veut absolument pas dire s’attaquer aux blancs. Une précision que certains ont du mal à assimiler. Quand les noirs américains lancent le mouvement Black Lives Matter pour dénoncer les bavures policières aux États-unis, les blancs s’offusquent en lançant All Lives Matter. Pour étayer notre propos, on peut également remonter plus loin dans le temps. Lorsque des hommes de couleur étaient les auteurs d’inventions telles que le shampoing, les feux tricolores, le réfrigérateur, la boîte aux lettres etc., c’est aux blancs que revenaient bien souvent le mérite, niant totalement leur existence. En 2020, un homme prénommé Jean trouvera plus facilement un travail ou un appartement que celui qui s’appelle Mourad. Selon une étude menée par SOS Racisme en mai 2019, un noir a 38% moins de chances qu’un blanc d’obtenir un logement à Paris. C’est un fait. C’est également le cas lors de contrôle au faciès. En effet, les noirs et les maghrébins/arabes ont 20 fois plus de risque d’être arrêtés et de recevoir une peine plus lourde que les blancs et ce, pour les mêmes crimes. Des préjugés qui ont la vie dure. Comme toujours, le chemin vers le vivre ensemble est encore long. N’oublions pas que le racisme devrait concerner tout le monde et pas seulement ceux qui le subissent. Le meilleur moyen pour lutter contre ce fléau reste l’éducation, alors n’ayez pas peur de vous informer. Et si certaines personnes ont l’impression de payer pour leurs ancêtres, sachez que ce n’est pas le cas. La seule chose que les minorités veulent, c’est un respect mutuel pour cet héritage historique commun, lourd à porter, et les discriminations qui en découlent.

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