Depuis que Sarah Abitbol a révélé avoir été violée par son entraîneur Gilles Beyer, de nombreuses autres victimes ont pris la parole. Vanessa Gusmeroli, ancienne championne du monde, vient elle aussi de sortir du silence pour faire part de scènes choquantes dont elle a été témoin.
Les témoignages s’accumulent contre Gilles Beyer. Ancien entraîneur de Sarah Abitbol, il est accusé par cette dernière de l’avoir violée lorsqu’elle était âgée de 15 ans. Sous son emprise, la patineuse de 44 ans aurait subi plusieurs attouchements, qu’elle décrit de manière glaçante dans son livre Un si long silence, paru le 30 janvier dernier. « Pendant deux ans, vous dites régulièrement à ma mère : “Ce soir, je garde Sarah pour l’entraîner.” Et vous me violez dans le parking, les vestiaires et dans des recoins de la patinoire dont je ne soupçonnais même pas l’existence » , peut-on y lire. Des faits que le passionné de patinage artistique n’a pas niés, apportant toutefois une petite nuance. L’homme de désormais 62 ans a en effet concédé des « gestes inappriopriés », mais pas des agressions sexuelles. De quoi faire fulminer l’épouse de Jean-Louis Lacaille, qui refuse catégoriquement ses excuses. Il faut dire qu’elle est loin d’être la seule à avoir été victime de ses agissements, à en croire le témoignage de Vanessa Gusmeroli, ancienne championne des glaces.
Sarah Abitbol n’est pas la seule à avoir été victime des agissements de Gilles Beyer
Vanessa Gusmeroli fait partie de ces femmes qui ont tenté de tirer la sonnette d’alarme, bien avant Sarah Abitbol. Auprès du 12.45 d’M6, elle est ainsi revenue sur un stage organisé en 1999 par Gilles Beyer. Elle y aurait été témoin de plusieurs scènes choquantes. « Il venait le soir frapper aux portes.On espérait qu’il ne vienne pas frapper à notre porte donc on s’enfermait à clef pour ne pas qu’il vienne parce qu’il avait un peu bu », explique-t-elle face aux caméras d’M6. Bien qu’elle n’a pas été directement victime de l’entraîneur, elle affirme avoir vu ses camarades vivre un enfer.Elle dresse d’ailleurs un portrait très malsain de celui qui est devenu persona non grata au sein du patinage artistique français. « Possessif, chaud à mettre la main aux fesses, à dire ‘Ma chérie viens là sur mes genoux’. Il était assez pesant et insistant avec certaines patineuses. Il les embêtait vraiment beaucoup »,s’est souvenue l’ancienne championne du monde.
Consciente de la gravité des faits, Vanessa Gusmeroli avait alerté son propre entraîneur, Didier Lucine. Lui, qui est désormais directeur du pôle patinage à Annecy, avait alors pris ses déclarations très au sérieux. C’est pourquoi il s’était empressé d’alerter la Fédération française des sports de glace. « Tout de suite j’ai écrit, j’ai dit stop. On ne peut pas cautionner ça. L’idée première de la lettre était de dire qu’on ne voulait plus travailler avec Monsieur Beyer, on a des échos qui ne sont pas bons, est-ce que la Fédération peut vérifier les dires de Vanessa », a-t-il expliqué. Sauf qu’à sa grande surprise, sa lettre était restée sans réponse…
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