Après les révélations glaçantes de Sarah Abitbol, c’est au tour d’une autre patineuse de sortir du silence. Ce mercredi 12 février, dans les colonnes de L’Équipe, Nancy Sohie accuse son ancien entraîneur d’avoir abusé d’elle pendant quatre ans, alors qu’elle était encore mineure.

L’omerta se brise petit à petit dans le monde du sport. Après le récit glaçant de Sarah Abitbol qui accusait son ancien entraîneur de l’avoir violée au début des années 1990, alors qu’elle était âgée de 15 ans, c’est au tour d’une autre patineuse de prendre la parole. Dans les colonnes de L’Équipe ce mercredi 12 février, la Belge Nancy Sohie accuse Jacques Mrozek, son ancien coach, d’avoir abusé d’elle pendant quatre ans, lorsqu’elle était encore mineure. Dans l’entretien accordé à nos confrères, l’ancienne patineuse raconte comment l’emprise psychologique que cet homme avait sur elle : « Il m’invitait souvent dans sa caravane pour écouter de la musique. C’est là que l’approche a commencé. Il a commencé à m’embrasser. J’avais 14 ans. Moi j’étais amoureuse, je l’ai vécu comme une histoire d’amour mais une histoire cachée que je ne pouvais pas raconter. J’ai eu mon premier rapport avec lui à 14 ans et demi, le 17 août 1982 (il avait alors 32 ans) », confie-t-elle à nos confrères.

À l’époque, Nancy Sohie pensait en effet qu’elle formait un couple avec son entraîneur : « En public, il n’avait jamais un geste d’affection, on ne s’embrassait jamais. Pas de mot doux. En revanche, il m’a initiée sexuellement (…) Il m’a volé mon adolescence », affirme-t-elle aujourd’hui. Comme pour l’entraîneur de Sarah Abitbol, Jacques Mrozek avait toute la confiance des parents de Nancy Sohie. Il est parvenu à isoler la jeune patineuse de tout le monde, sans qu’elle s’en rende compte : « Je n’avais ni le courage, ni la force de le quitter. Il me répétait que sans lui, je n’étais rien», confie-t-elle dans les colonnes de L’Équipe. Durant l’été 1986, les parents de Nancy viennent chercher leur fille qui vivait avec son coach : « C’était à la fois un arrachement et une libération. Je ne les remercierai jamais assez d’être venus me chercher. Je ne serais jamais partie de moi-même. » L’adolescente a alors le sentiment que le calvaire touche à sa fin.

Nancy Sohie suit une psychothérapie depuis 20 ans

Si Nancy Sohie a souhaité sortir du silence, c’est avant tout pour ses enfants : « Pour qu’ils comprennent qui je suis, et pourquoi je suis ainsi », explique-t-elle dans L’Équipe, ce mercredi 12 février. Comme Sarah Abitbol et les autres victimes de viols, l’ancienne patineuse a dû apprendre à se reconstruire. Grâce à sa psychothérapie – qu’elle a commencé il y a vingt ans – elle peut enfin mettre des mots sur ce qui lui est arrivé. Contacté par nos confrères, Jacques Mrozek nie avoir abusé de Nancy Sohie et dément même leur relation : « Je suis parti très tôt aux États-Unis. Après, j’ai enseigné en Belgique, j’ai enseigné en Hollande, en Suisse, et je n’ai jamais eu de problème avec aucune de mes patineuses », assure-t-il, avant « d’écourter » cette conversation, précise L’Équipe. Nancy Sohie, elle, espère que son ancien entraîneur sera confronté au mal qu’il a fait : « Qu’on lui dise : ‘Ce que tu as fait, ce n’est pas bien’ ». Une chose est en tout cas certaine, dans le milieu du sport, les langues se délient…

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