Rien ne va plus aux César après le cri d’alarme de la grande famille. Près de 400 personnalités du monde du cinéma français ont pris la plume pour dénoncer «l’élitisme» de l’Académie dirigée par Alain Terzian dans une tribune publiée lundi soir sur le site du Monde.
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Le réalisateur Michel Hazanavicius, qui figure parmi eux et dont le film Le Prince oublié, en salle depuis mercredi, s’est exprimé à propos des «dysfonctionnements» à l’origine de la polémique sur le plateau de BFMTV.
Le cinéaste a rappelé notamment la décision «incompréhensible» de l’Académie de ne pas valider les marraines Virginie Despentes et Claire Denis choisies par les révélations de l’édition 2020 des César. «Cela a révélé un mode de fonctionnement qui n’est pas très démocratique, a fustigé Michel Hazanavicius. L’idée est de dire “alignons-nous sur les autres académies des autres pays et ayons le même type de fonctionnement”. Et non pas un fonctionnement qui est hérité d’une association créée en 1976 par Georges Cravenne.»
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«L’idée, c’est de dire qu’il y a 4700 membres de cette Académie, qui votent, qui payent, qui cotisent pour voter, et qu’ils ne sont pas représentés de manière démocratique, a précisé le réalisateur de The Artist. C’est-à-dire qu’ils n’ont pas voix au chapitre pour tout l’ensemble des décisions qui sont prises concernant les César.» «Cela peut paraître anecdotique, mais pour nous c’est un peu notre vitrine. C’est la vitrine du cinéma français», a-t-il conclu.
Mardi, acteurs, réalisateurs, producteurs, distributeurs, exploitants et autres professionnels du septième art publiaient une tribune dans Le Monde dénonçant «l’élitisme» de l’Académie des César. Parmi les 393 signataires figurent Omar Sy, Mathieu Amalric, Céline Sciamma, Agnès Jaoui et Marina Foïs, notamment. «Je n’ai pas envie de collaborer à un système qui exclut», a déclaré cette dernière dans un entretien accordé à France Info mardi.
En réponse à ce cri d’alarme, l’Académie a appelé à l’apaisement avant la tenue de la 45e cérémonie des César. «Le conseil d’administration va saisir aujourd’hui le président du Centre national du Cinéma afin de nommer un médiateur en charge d’une profonde réforme des statuts et de la gouvernance de l’Académie», a-t-elle fait savoir par voie de communiqué mardi. Une mesure qui semble loin de satisfaire les signataires…
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