Avec une trentaine de films en compétition, sur 163 films au total, l’animation a depuis longtemps sa place au sein du festival. L’occasion d’explorer toutes les techniques de narration. Illustration à travers deux bijoux audacieux et poétiques, « Traces » et « A l’ouest », deux films français en compétition.
Un dessin fluide et léger où les personnages naissent d’un jet de sable, Traces nous plonge il y a 36 000 ans dans les gorges de l’Ardèche au temps de la chasse et des peintures sur les parois de roche. Ce court-métrage réalisé par Sophie Tavert Macian et Hugo Frassetto est né d’une image, une très vieille fresque de la grotte Chauvet découverte par la réalisatrice. On y voit une meute de lions pourchasser des bisons. « J’ai eu envie de raconter l’histoire de l’artiste qui avait peint cette fresque», confie la jeune femme.
Hugo Frassetto s’est chargé de la technique : de la peinture sur verre et du sable animé. Il s’agissait pour lui de « faire écho à l’art pariétal, de conserver quelque chose de très jeté et de très souple dans le dessin. » Le dispositif fonctionne à merveille. Sous la fluidité du trait et du langage, une civilisation se dessine.
J’ai inventé une langue, c’était génial à faire. Je me suis inspirée des racines indo-européennes qui sont à l’origine de toutes les langues européennes et j’ai fait des espèces de mélanges improbables.Sophie Tavert Macian co-réalisatrice de « Traces »
L’animation offre un champ des possibles bien plus vaste que la prise de vue réelle. C’est aussi l’avis du réalisateur de A l’ouest. Son court-métrage de fin d’études raconte le naufrage d’un père et ses deux fils. « On peut choisir de mettre une tempête quand les gens sont en colère, on peut jouer avec le mouvement des vagues, raconte Jérémie Cousin. En fait, on contrôle tout, donc on peut accentuer certaines choses, déformer le bateau comme ça nous arrange. »
Le festival du court-métrage de Clermont-Ferrand se tient du 31 janvier au 8 février 2020.
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