Invitée de C’est que de la télé, Sarah Abitbol a répondu à cette malheureuse et gênante question que l’on pose souvent aux victimes de viol : pourquoi avoir gardé le silence ?
Elle-même se dit « dans un tourbillon ». Depuis la sortie de son livre, Un si long silence, Sarah Abitbol est au coeur de la tempête médiatique. A 44 ans, l’ancienne championne de patinage raconte avoir été violée à quinze ans. Sarah Abitbol accuse son entraîneur Gilles Beyer de viols répétés entre 1990 et 1992. Depuis, les choses s’accélèrent. Ce premier témoignage a d’abord libéré la parole d’autres victimes dans le monde du patinage. Ensuite, la justice a décidé d’ouvrir une enquête. Une décision que la principale concernée a apprise en direct à la télévision. Si Sarah Abitbol a décidé de ne plus se taire, c’est parce qu’elle a croisé, des années après, Gilles Beyer. « Je l’ai recroisé lors d’un stage cet été parce que je n’étais pas sûre qu’il était là. C’était horrible, j’avais envie de vomir, je n’étais pas sûre qu’il était encore en place et malheureusement, il l’était encore, a-t-elle confié à Cyril Hanouna, lundi 3 février dans Touche pas à mon poste. Là, ma décision a été prise lorsque j’ai vu les enfants autour, là je me suis dit que je ne pouvais plus, ça m’a fait basculer ».
Invitée mardi 4 février sur le plateau de C’est que de la télé, Sarah Abitbol a fait de nouvelles confidences. Plutôt que sur la parole prise, Valérie Bénaïm l’a questionnée sur sa décision de garder le silence aussi longtemps. « On entend toujours dans les histoires de viols : « Mais pourquoi elle n’a pas parlé ? » », remarque la présentatrice. Avant de donner le fond de sa pensée : « Hors, il y a une sidération, et une honte qui n’est pas dans le bon camp ». Un avis partagé par l’ancienne championne. « Oui, on porte la honte. Je venais d’avoir quinze ans, j’étais entourée de mes peluches, je voulais devenir une championne. Mes parents avaient déménagé de Nantes à Paris pour que je rentre en école de classes dans un club prestigieux… Il (Gilles Beyer, NDLR) m’avait dit « c’est un secret », donc je me suis enfermée dans ce silence assassin ». Un silence, donc, suivi par cette prise de parole forte, aujourd’hui, « pour ne plus que ça arrive ».
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