Entendue par les enquêteurs de l’Office central de répression des violences faites aux personnes, Vanessa Springola estime que son audition n’aura « qu’une portée symbolique », mais qu’elle aidera « les futures victimes ».

Sorti le 2 janvier dernier, le livre de Vanessa Springora, Le Consentement (Grasset), a déjà fait couler beaucoup d’encre. Dans son ouvrage, la directrice des éditions Julliard revient sur son « idylle dangereusement romanesque » avec l’écrivain Gabriel Matzneff, alors qu’elle avait tout juste 14 ans, et lui la cinquantaine. Au lendemain de la parution, le 3 janvier, le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « viols sur mineur » de moins de 15 ans visant l’écrivain de 83 ans.

Entendue le mercredi 29 janvier 2020 par les enquêteurs de l’Office central de répression des violences faites aux personnes (OCRVP), Vanessa Springora a estimé que son audition n’aurait pour elle « qu’une portée symbolique », les faits étant prescrits, mais elle voit dans cette enquête judiciaire « un message fort pour les potentielles autres victimes », rapporte son avocate Me Léa Forestier.

Vanessa Springora considère que « l’ouverture d’une enquête est un message fort pour les potentielles autres victimes pour lesquelles l’action ne serait pas prescrite ». Son avocate ajoute qu’elle « souhaite toutefois rappeler que la façon dont chaque victime se reconstruit lui appartient et que sa propre démarche n’est motivée par aucune haine et ne constitue pas un appel à une chasse à l’homme ».

De son côté, Gabriel Matzneff, reclus en Italie, a donné une interview à BFMTV, ce mercredi. Il affirme « regretter » ses pratiques pédophiles passées en Asie, tout en faisant valoir qu’« à l’époque », « jamais personne ne parlait de crime ». Il avait déjà déclaré ne pas avoir lu le livre de Vanessa Springora, qu’il avait qualifié d’« affreux portrait ».

L’écrivaine, quant à elle, « n’entend pas commenter les récents propos de M. Matzneff, mais restera attentive à tous les développements à venir de la procédure ainsi engagée ».

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