En franchissant le rideau de fer, le 20 mai 1979, Elton John est une star, une vraie, une grande. En dix ans de carrière il a déjà triomphé partout, à coups de grands concerts grandiloquents et extravagants. Mais la tournée qu’il achève en terre soviétique représente déjà une rupture. Durant quatre soirs à Leningrad, quatre autres à Moscou au Rossiya Concert Hall, la formule est simple : Elton John au piano, Ray Cooper aux percussions après l’entracte, point.

Le 28 mai, pour la dernière, la BBC retransmet le concert en direct, un défi technique, une première connexion par satellite entre les deux blocs. Pour la première fois, ce concert mythique est donc disponible en CD (il avait été édité en vinyle à l’occasion du dernier Disquaire Day), alors qu’il s’échangeait en version pirate depuis bien longtemps.

Ambiance polie, clin d’œil final

On y capte l’ambiance polie, les longs solos de piano, les quelques mots échangés avec le public. Il faut dire qu’à l’époque, seuls Cliff Richard et Boney M avaient réussi à se produire en URSS…

Peu à peu, la foule s’emballe, même si le public est surtout constitué d’officiels du régime, le marché noir ayant rendu les quelques places restantes inaccessibles au commun des mortels soviétiques. Étrange concert, symbole de taille, conséquences inattendues : l’album A Single Man deviendra quelques semaines plus tard le premier disque de pop occidentale à sortir officiellement en URSS. Comme un clin d’œil, sur cette mini-tournée, le dernier titre n’était pas d’Elton John mais d’un certain groupe anglais dont les disques interdits cartonnaient là-bas : Back in USSR, des Beatles.  

Elton John, piano solo et concert mythique en URSS–‘—-‘–

Elton John, Live From Moscow 1979 (Virgin EMI / Universal Music / Pantheon). Album disponible.

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