Entre hurlements de fans et grognements des journalistes, le festival américain du cinéma indépendant de Sundance a démarré dans la cohue jeudi soir, avec la présentation de « Miss Americana », un documentaire Netflix sur la pop star planétaire Taylor Swift, venue braver le froid de l’Utah pour ses admirateurs et une poignée de photographes.

Présenté en avant-première mondiale, « Miss Americana », réalisé par Lana Wilson, retrace la carrière de la chanteuse de 30 ans, de ses débuts dans la musique country à son accession à la célébrité mondiale, autant pour ses tubes accrocheurs que pour ses choix politiques ou sa maîtrise des réseaux sociaux.

Le Festival de Sundance, qui se tient jusqu’au 2 février dans les montagnes de l’Utah, dans l’ouest des Etats-Unis, a choisi depuis quelques années d’ouvrir les festivités avec plusieurs films, puisés dans chacune de ses sections, pour ouvrir les festivités. Mais la projection de « Miss Americana » faisait néanmoins figure d’événement de la soirée.

Pour preuve, la longue file de fans sans ticket venus faire la queue pendant des heures, dans le froid, dans l’espoir de décrocher un précieux sésame de dernière minute ou, pour le moins, d’apercevoir leur idole.

Hailey, 19 ans, est venue de Phoenix, à 1.000 kilomètres de là, avec trois copines pour l’occasion. « J’essaie de la suivre autant que je peux. C’est la seule, il n’y a personne comme elle », dit-elle, tout en consultant son portable frénétiquement, à la recherche des dernières informations sur la star.

– Fans en larmes –
Bientôt, l’une des adolescentes pressées contre les rambardes rugit « Swift spotting !! » (Swift repérée !). Un brouaha parcourt les rangs, les doigts tapotent à l’unisson sur les portables et la joie fuse : Taylor Swift a été prise en photo dans la rue principale de Park City, et elle est en route pour l’Eccles Theatre, où se tient la projection.

La température monte aussi d’un cran chez les journalistes, photographes et caméramen. Car Netflix, après avoir annoncé qu’il n’y aurait pas d’interviews sur le tapis rouge, décide finalement de verrouiller l’accès, ne laissant entrer qu’une poignée de photographes, et laissant les caméras à la porte.

Quand Taylor Swift arrive finalement et s’extrait d’un 4×4 blanc, cinq minutes avant la projection, les hurlements redoublent et les fans se mélangent aux journalistes dans la cohue générale, pour arracher, bras tendus, une image, une vidéo, un cliché. Les volontaires du festival, habituellement placides et bienveillants, doivent hausser le ton quand les barrières de sécurité menacent de s’effondrer.

Taylor Swift, en combinaison à carreaux et trench-coat assorti, n’en a cure et signe des autographes le long des barrières, sourit, serre des mains, avant de passer devant les photographes et de s’engouffrer dans la salle.

Derrière elle, la tornade blonde laisse des grappes de fans transis, quelques-unes essuyant même quelques larmes, encore bouleversées par le passage de la chanteuse.

Dans les autres salles du festival, l’ambiance était plus détendue, mais l’émotion non moins présente, notamment à la présentation d’un autre documentaire Netflix, « Crip Camp », produit par Barack et Michelle Obama.

Le couple présidentiel n’avait pas fait le déplacement, mais le fondateur du festival, Robert Redford, qui avait annoncé l’an dernier sa décision de se mettre en retrait de la manifestation, est monté sur scène pour témoigner de son « grand amour » pour le directeur du festival, John Cooper, qui quitte Sundance après 11 ans à sa tête.

Sundance, le plus grand rendez-vous annuel du cinéma indépendant américain, présente cette année près de 120 longs-métrages venus de 27 pays. Pionnier dans la représentation des femmes et des minorités, le festival a précisé que sur les 65 réalisateurs en lice dans les quatres sections compétitives, 46% étaient des femmes, 38% des personnes de couleur et 12% des membres de la communauté LGBT.

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