Redécouvert il y a quelques années à la faveur d’une anthologie, le vétéran ambient vénitien sort son nouvel album le 28 février chez Apollo – R&S.
Le Vénitien Gigi Masin est principalement connu, chez les amateurs d’ambient et d’électronique alanguie, pour un album : Wind, sorti en 1986 sur the Bear on the Moon Records. Mais à la différence, au hasard, de la superstar Brian Eno, la plupart desdits amateurs n’ont eu vent de l’existence de ce superbe disque de chansons balearic et doucement dépressives qu’un quart de siècle plus tard, et pour cause – la plupart des exemplaires de l’album, pressés à titre d’auteur pour être vendus aux concerts, avaient péri au fur et à mesure des inodations dans la cave vénitienne de l’artiste, et d’inintérêt généralisé.
Jusqu’à la parution de l’anthologie Talk to the Sea, compilée par l’excellent label Music from Memory – fondé par les fouilleurs de bac néerlandais Jamie Tiller et Tako Reyenga et incidemment spécialisé dans la résurrection d’œuvres enterrées par la postérité –, cet expérimentateur sentimental né en 1955 et grandi dans la Sérénissime était donc, disons le tout net, un quasi anonyme donc le nom circulait seulement grâce à quelques bidouilleurs de samples aux collections de vinyles plus grandes que l’Adriatique.
Généreux opus
Désormais bien identifié par l’internationale électronique, l’Italien a profité de son statut grandissant pour redoubler d’activités, notamment au sein du groupe Gaussian Curve, dans lequel il croise pianos et synthés avec deux disciples dévoués, Jonny Nash et Young Marco. Ce nouveau Calypso, qui fait suite au jazzy Kite (le vent, toujours le vent) est son premier album pour le label belge Apollo – un joli symbole qu’apprécieront les archéologues technos puisque la musique de Masin aurait été plus qu’à sa place, au début des années 90, au catalogue de cette structure historique qui fut la première à publier un album d’Aphex Twin (Selected Ambient Works, en 1992).
Pour le reste, ce généreux opus inspiré par les dentelles de terre de la mer Egée, contient la même musique que celle renfermée dans Wind il y a trente-trois ans : une electronica jazzy, souple et pointilleuse, très légèrement liquoreuse, déprimée et discrètement moderniste, qui s’enflamme épisodiquement au passage des rayons du soleil de la Méditerranée.
Calypso sort le 28 février chez Apollo.
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