Des plateaux de tournage plus grands, plus modernes et plus durables: le « plan studios » lancé jeudi par le CNC et doté d’une enveloppe d’un million d’euros espère rendre la France plus attrayante dans ce secteur.
« Le plateau de tournage du XXIème siècle doit être numérique et durable: le CNC accompagnera cette mutation », annonce son président, Dominique Boutonnat, dans un communiqué. Ambition affichée: moderniser les studios de tournage français sous-dimensionnés par rapport à leurs voisins européens, dans un marché très concurrentiel qui risque de s’intensifier avec le Brexit.
Signe de ces disparités, les quelque 80 plateaux de tournage existant en France correspondent à une échelle de 52.500 m2, soit l’équivalent de deux studios en Allemagne ou au Royaume-Uni, révélait une étude rendue publique en mai 2019 et commandée par l’ancienne patronne du Centre National du Cinéma (CNC), Frédérique Bredin.
A cela s’ajoute « une intégration insuffisante des nouveaux enjeux numériques », souligne le CNC, ainsi que l’absence de « terrains adjacents où fabriquer et stocker de très grands décors, appelés « backlots ».
Ce retard s’explique à la fois par le coût de la main d’oeuvre en France, par le fait que les studios hexagonaux ne sont généralement pas propriétaires des terrains occupés et par une certaine tradition française, influencée par la Nouvelle vague et ses tournages en décors naturels, pointe l’étude confiée au journaliste Serge Siritzky.
Pour inverser la tendance, le « plan studios » dévoilé jeudi entend lancer un appel à projets doté d’un million d’euros pour moderniser les plateaux de tournage, avec une attention particulière portée aux projets éco-responsables et aux enjeux numériques.
Promouvoir l’attractivité française à l’international est un autre axe de ce plan. Le président du CNC prévoit d’ailleurs de se rendre en mars en Californie pour rencontrer les dirigeants des plateformes et majors américaines.
Les lieux de tournages sont un enjeu majeur pour l’industrie du cinéma. Avec ses 2.200 décors accessibles et cinq sites classés au patrimoine de l’Unesco, l’Ile-de-France reste la première région française d’accueil des tournages, concentrant 40% des productions nationales et 36% des productions internationales.
Si le nombre de tournages est stable, les jours de tournage dans la région ont presque doublé en cinq ans, annonçait lundi le salon dédié à ce secteur.
Un boom lié au développement des séries comme « The Eddy » du réalisateur Damien Chazelle (« La la land »), installée pendant près de vingt semaines à Paris.
Très attendue, la série au casting international sera diffusée sur Netflix et présentée en avant-première au festival de Berlin courant février.
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