Ismaël Emelien, ancien conseiller d’Emmanuel Macron, évoque pour la première fois leur collaboration avec une entreprise canadienne créée par un ami de Justin Trudeau pendant la campagne présidentielle de 2017.
Candidat surprise à l’élection présidentielle de 2017, Emmanuel Macron a pu compter sur les militants d’En Marche pour le mener à la victoire, mais pas seulement. Un logiciel de « big data » canadien, Data Sciences, a été une des forces discrètes de sa campagne. Dans un article sur l’entreprise publié ce jeudi 8 janvier par le média canadien L’actualité, Ismaël Emelien, ancien conseiller communication d’Emmanuel Macron et meilleur ennemi de sa première dame, dévoile les coulisses de cette collaboration avec la firme créée par Tom Pitfield, un ami d’enfance de Justin Trudeau.
Tom Pitfield, qui a joué un rôle instrumental dans l’élection de son ami en 2015, et Ismaël Emelien se sont rencontrés en France en 2017 : « Nous avions suivi la victoire de Trudeau, un jeune candidat centriste qui ressemblait à notre chef. Tom voulait nous aider à gagner. […] Nous n’avions pas d’argent, pas d’expérience, pas de liste de membres, rien« , raconte ce dernier.
« Mobiliser les progressistes »
C’est là que le « big data » entre en jeu : grâce aux données des internautes -partagées avec leur consentement-, un parti politique ou une entreprise peut cibler sa communication. Data Sciences, qui savait « quels arguments utiliser pour mobiliser les progressistes » selon Ismaël Emelien, prépare pendant la nuit -décalage horaire oblige- des messages que devront envoyer les militants français quelques heures plus tard. « Pendant que la France dort, Data Sciences peaufine le contenu au Québec. Chaque matin au réveil, les milliers de partisans d’En marche ! découvrent de nouveaux formats numériques à partager », raconte le magazine canadien.
Pour les électeurs âgés, Data Sciences prépare « des messages insistant sur le sens du devoir civique », alors que les jeunes sont ciblés avec des messages appelant à « barrer la route aux populistes de droite ». « Ils étaient d’une redoutable efficacité. Ils m’ont fait gagner un temps fou. Et le temps, en campagne, c’est ce que j’ai de plus rare et de plus précieux« , commente l’ancien conseiller d’Emmanuel Macron, qui a quitté l’Élysée en février. Si Emmanuel Macron est sorti vainqueur de cette course, il n’était pas le seul candidat à utiliser cette technologie : Jean-Luc Mélenchon, Jacques Cheminade et François Fillon ont, entre autres, fait appel à la société américaine NationBuilder.
Crédits photos : Stephane Lemouton / Bestimage
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