L’écriture inclusive, un moyen de lutter contre les stéréotypes sexistes en utilisant l’orthographe ? Les partisans de l’écriture épicène espèrent convaincre ceux qui crient à la déformation de la langue de Voltaire. Souvent la cible de critiques, l’écriture inclusive a fait et fait couler beaucoup d’encre. Mais qu’est-ce que vraiment l’écriture inclusive et pourquoi l’utiliser ?

Le genre grammatical masculin l’emporte sur le féminin dans la langue française, c’est ce qu’on apprend à l’école. C’est à ce moment que l’écriture inclusive intervient, ce mode de langage est destiné à mettre un pied d’égalité entre les femmes et les hommes avec l’usage indispensable du féminin ET du masculin, une communication neutre « sans stéréotypes de sexe ».

L’objectif de l’écriture inclusive n’est pas de féminiser les mots masculins pour au final creuser un fossé entre les deux genres. À l’opposé, l’écriture inclusive vise à démascunaliser la langue française dans le but de mettre les femmes et les hommes sur un niveau d’égalité et sortir d’un système hiérarchique où l’homme est généralement valorisé. Le Haut Conseil entre les Femmes et les Hommes a décidé de publier un guide pratique pour une communication sans stéréotype de sexe, téléchargeable directement sur leur site internet.

Qu’est-ce que l’écriture inclusive ?





Officiellement, l’usage de l’écriture inclusive repose sur 3 principes.

– La féminisation des noms de métiers, de titres et de fonctions est la première règle pour l’égalité entre le genre féminin et masculin. Par exemple, on écrira « une maire », « une autrice », « une professeure ».

– Au pluriel, on oublie la formule qui impose que le masculin l’emporte sur le féminin. Avec l’écriture inclusive, les deux sexes sont inclus à l’aide des points situés au milieu. On écrira donc, « commerçant·e·s », « collaborateur·rice·s ». C’est ce qu’on appelle le point médian.

– Le troisième principe consiste à ne plus employer les antonomases, autrement dit, désigner une personne par un nom propre, « Femme » et « Homme ».

L’écriture inclusive conseille d’utiliser des termes français beaucoup plus universels tels que « les droits humains » à la place « des droits de l’Homme ». Soutenant que « La déclaration des droits de l’Homme », a été utilisée pour mettre à l’écart (juridiquement) les femmes du droit de vote, qu’elles ont finalement obtenu en 1945. Pour autant, l’expression et le genre utilisés, restent aujourd’hui inchangés.

Où se positionne l’Académie française sur l’écriture inclusive ?

La position de l’Académie française est assez claire. L’institution française s’oppose à
l’écriture inclusive qui reste bannie des textes officiels. Longtemps, son positionnement sur la féminisation était catégorique. Selon leur texte d’octobre 2017, l’Académie française s’exprime à propos de l’écriture dite inclusive et s’indigne « devant cette aberration ‘inclusive’, la langue française se trouve désormais en péril mortel ». Aujourd’hui, un rapport sur la féminisation des noms de métiers et de titres a été adopté à une large majorité.

Du côté du ministère, l’écriture inclusive n’arrive pas à fouler les portes de Matignon, le Premier ministre français, Édouard Philippe, avait invité ses ministres à ne pas utiliser l’écriture inclusive pour les textes destinés à être publiés au Journal officiel de la République française. Depuis cette circulaire, le débat agite la toile et divise la France sur le sujet de l’écriture épicène.

Pourquoi l’écriture inclusive fait-elle polémique ?

La féminisation des noms de métiers et des titres soulève la controverse. En France, l’utilisation de l’écriture inclusive a longtemps fait débat et a fait couler beaucoup d’encre. Dire pompière ou encore autrice, irrite les amoureux de la langue de Molière qui s’inquiètent d’une incompréhension totale de la sémantique française. Pourtant souvent réticents au changement, les trois quarts des Français approuvent l’utilisation de l’écriture inclusive.

Ce débat sur l’écriture inclusive a soulevé plusieurs interrogations sur l’objectif de la mise en place de ce mode d’écriture. Peut-on modifier la langue française en étant convaincu de pouvoir changer le comportement et l’état d’esprit des individus ? Si la question semble légitime pour de nombreuses personnes, pour d’autres, la réponse à la question est rhétorique.

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