Varices ou varicosités ne sont pas l’apanage des personnes âgées : on estime que plus de 30% des femmes en sont victimes. Bonne nouvelle : elles se soignent.

Des veines inesthétiques qui ondulent à fleur de peau sur les mollets ou les cuisses, de petits réseaux violacés qui nappent les jambes : ces varices et varicosités bénéficient aujourd’hui de traitements efficaces.

On fait le tour de ces méthodes de pointe.

Les varices, la conséquence de veines endommagées

La varice est une dilatation pathologique d’une veine. Elle devient sinueuse, incontinente et est incapable de renvoyer le sang du bas vers le haut.

Les responsables sont les valvules, ces petits clapets en bordure intérieure des veines qui s’ouvrent dans une seule direction obligeant le sang à circuler en direction du cœur.

En se refermant elles empêchent le sang de redescendre en sens inverse. Résultat : si les valvules s’affaiblissent le sang circule moins bien et a tendance à stagner dans les jambes. Son accumulation dilate les veines et les varices apparaissent.

Deux axes veineux peuvent être impactés : la grande veine saphène, à l’intérieur de la jambe qui court de la malléole (cheville) interne à l’aine et la petite veine saphène, à la face extérieure et postérieure de la jambe qui va de la malléole externe au creux du genoux (le creux poplité).

Génétique, grossesse, chaleur… Des facteurs de risques multiples

La varice n’est ni héréditaire ni génétique. Pourtant, il existe un terrain familial favorisant.

Anecdote amusante : avant de recruter ses soldats, Napoléon faisait examiner leurs jambes qui devaient être en parfait état pour supporter les longues marches. On refusait donc les soldats aux jambes variqueuses. Conséquence : ne restaient plus en France que des hommes souffrant de varices. Mais les autres ne revenaient pas toujours de ses campagnes. Très vite, des terrains familiaux montrant des signes de faiblesse vasculaire sont apparus.

Aujourd’hui, les raisons des varices et varicosités sont multiples : grossesse, surcharge pondérale, chaleur, position de travail debout ou encore certains traitements hormonaux.

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Echo doppler, phléboctomie… Plusieurs traitements possibles

  • L’écho doppler, un examen indispensable en première intention

Avant toute intervention, le phlébologue réalise un examen totalement indolore qui dure une vingtaine de minutes environ.

Il promène une sonde tout au long des vaisseaux, trajets veineux profonds et superficiels, pour voir l’état du retour veineux (direction du sang, état des valvules). Si celles-ci laissent passer le sang dans la mauvaise direction on parle « d’incontinence veineuse ».

Le spécialiste réalise ainsi une cartographie précise des veines et peut décider ensuite du meilleur traitement à proposer. Cet examen est remboursé par l’Assurance maladie.

  • La phlébectomie ambulatoire pour les varices superficielles

Pour qui ? Pour celles qui doivent retirer les portions de veines malades, ces varices disgracieuses.

Comment ça se passe ? Au bloc opératoire, après une anesthésie locorégionale, le praticien effectue deux petites incisions et retire la varice ou la portion de veine malade à l’aide d’un crochet très fin. L’opération dure entre une demi-heure et deux heures suivant l’importance des varices. Pas de sutures, mais juste un pansement adhésif style Steri Strip®.

Les suites : pas de douleur. On repart sur nos deux jambes, mais avec deux bas de contention (n°2) l’un par dessus l’autre que l’on garde durant 8 jours. Puis, un seul bas durant les 8 jours suivants. Au bout d’une semaine, le spécialiste contrôle et retire les Stéri Strips ®. Au bout de 15 jours, les incisions sont cicatrisées et on peut reprendre une activité normale : sport, piscine… mais pas de soleil pendant un mois.

Les prix : de 500 à 1500 € en fonction de l’importance de l’opération, prise en charge par l’Assurance maladie et les mutuelles.

  • Pour les grandes veines pathologiques : l’invagination ou les procédés endoveineux (laser et radiofréquence)

Pour qui ? Celles dont la veine saphène, celle qui court des chevilles à l’aine, est en mauvais état. Le spécialiste a alors deux solutions :

  • L’invagination 

Comment ça se passe ? Au bloc opératoire, en ambulatoire et sous anesthésie locale. La veine est retournée comme un doigt de gant sur un fil ou une sonde. On pratique une petite incision au niveau de l’aine. Le fil est introduit de bas en haut puis est arrimé à la veine. On tire et la veine malade est extraite. La durée de l’intervention dure entre une et une heure et demi environ. 

Les suites : on ne ressent aucune douleur. On repart sur nos deux jambes, mais il est indispensable de porter des collants ou des bas de contention. Durant huit jours, deux contentions N° 2 l’une sur l’autre, puis une seule paire de collants ou de bas la semaine qui suit. On revoit le spécialiste au 8ème jour pour vérifier et enlever les points de sutures et les Stéri Strips®.

  • Le laser ou radio fréquence

Pour qui ? Cette technique n’est possible que sur des veines saphènes situées à l’avant de la jambe, relativement rectilignes et profondes. 

Comment ça se passe ? En ambulatoire, au bloc opératoire, sous anesthésie locale par tumescence (injection d’un liquide anesthésiant autour de la veine, sous contrôle échographique).

Le praticien introduit une fibre laser dans la veine malade, au niveau du genou le plus souvent. La tumescence forme une épaisse couche d’eau et de liquide anesthésiant tout autour de la veine, ce qui protège les tissus avoisinants de tout risque de brûlure par les rayons. Le spécialiste active alors un tir laser qui brûle la veine malade de l’intérieur. Pas besoin de la retirer. La séance dure entre une heure et une heure et demi.

Les suites : on rentre chez soi dans la journée. Quelques bleus peuvent apparaître mais on ne ressent pratiquement aucune douleur. On peut reprendre le travail le lendemain ou sous 48 heures et faire de la marche est recommandée. Des bas de contention sont conseillés pendant huit jours.

Les prix : 1000 à 1500 € pris en charge en partie par l’Assurance maladie et les mutuelles.

Varicosités : particularités et traitements

Les varicosités ont ces très petites dilatations des veinules ou des veines capillaires qui deviennent apparentes à fleur de peau. Elles sont très fines et de couleur rouge, bleue ou violette.

Les varicosités peuvent être traitées par microsclérose ou laser.

Mais avant tout, comme pour les varices le médecin fait un bilan veineux : une transillumination qui grâce à des LED permet de repérer l’état du réseau veineux superficiel sous la peau, peu visible à l’œil nu.

  • La microsclérose : un traitement classique mais à répéter régulièrement

Comment ça se passe ? En cabinet, le praticien injecte à l’aide d’une aiguille très fine un liquide ou une mousse qui va détruire l’intérieur de la paroi veineuse. L’injection est indolore. Tout au plus, on ressent juste une mini-piqûre aussi légère que lors d’une séance d’acupuncture par exemple. La séance dure 15 à 30 minutes suivant les cas, et deux à trois séances sont nécessaires espacées de 15 jours à 1 mois pour effacer les varicosités.

Les suites : on repart sur ses deux jambes. Le médecin a posé des Stéri Strips® que l’on peut retirer quelques heures plus tard. On note parfois quelques ecchymoses au point d’injection. Il faut éviter le soleil durant une quinzaine de jours.

Inconvénient : c’est un traitement que l’on doit refaire tous les 6 à 12 mois, car ces mini-veines cutanées tendent à devenir à nouveau perméables donc les varicosités réapparaissent.

Le prix : 50 € environ la séance, non remboursée car il s’agit d’un traitement esthétique.

  • Le laser vasculaire : légèrement douloureux mais durable

Comment ça se passe ? En cabinet, le phlébologue à l’aide d’un laser (ND Yag 1064) passe sur les veinules en effectuant plusieurs tirs. Le rayon brûle la veinule. Il s’agit d’une sclérose thermique. Malgré les sensations de brûlures et de picotements, le médecin évite de mettre une pommade anesthésiante qui, par son effet vasoconstricteur, empêche de bien visualiser les veinules. La séance dure entre vingt minutes et une demi heure, mais les plus courageuses peuvent en enchaîner plusieurs pour traiter plusieurs zones.

Les suites : rougeurs et léger œdème. Comme les brûlures, on calme avec une crème cicatrisante à l’acide hyaluronique. Pas de soleil pendant un mois.

Avantage : chaque séance détruit définitivement les varicosités.

Inconvénient : on doit faire plusieurs séances si les varicosités sont très étendues.

Le prix : sur devis. Tout dépend de l’importance des varicosités mais il faut compter environ 400 € la séance (l’équivalent d’une face interne de la cuisse). L’intervention n’est pas prise en charge par la Sécurité Sociale.

Merci au Docteur Jean-Claude Scialom, phlébologue médical et chirurgical.

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