En un mois, la pétition lancée par une internaute et dénonçant «une propagande maléfique et anti-islamique» a recueilli plus de 4200 signatures.

«Messiah est un pari risqué.» Tomer Sisley avait vu juste. Comme tout sujet touchant à la religion, la nouvelle série de Netflix suscite la polémique. Depuis la mise en ligne de sa bande-annonce il y a un mois, le thriller politico-ésotérique fait l’objet d’une pétition dénonçant «une propagande maléfique et anti-islamique». À ce jour, plus de 4200 personnes ont signé l’appel au boycott lancé par une internaute.

Dans le rôle principal, le Belge Mehdi Dehbi incarne un homme capable de défier l’organisation État islamique en Syrie, de provoquer une fusillade sur le Mont du Temple à Jérusalem ou se revendiquant de plusieurs miracles aux États-Unis. Présenté par ses partisans comme le fils de Dieu et par ses détracteurs comme un agitateur politique semant le chaos, il attire l’attention de la communauté internationale avec ces actes perturbants l’ordre géopolitique mondial et oblige Eva Geller (Michelle Monaghan), un agent de la CIA, et Aviram (Tomer Sisley), un agent du renseignement israélien, à enquêter: est-ce un homme au pouvoir divin ou un habile escroc? 

«Messiah va vous forcer à vous poser des questions qui vont vous amener à trouver votre vérité. Êtes-vous quelqu’un qui croit ce que vous voyez ou voyez-vous ce que vous croyez? Ce que j’aime c’est que Messiah n’apporte pas de réponse et vous laisse choisir. Il n’y a pas une vérité mais votre vérité qui sera fort différente de celle de votre voisin ou de votre meilleur ami», nous confiait le comédien français il y a quelques semaines. «Messiah rappelle tous les facteurs qui peuvent entrer en ligne de compte: votre éducation, votre passé, votre expérience… Dans le monde où les réseaux sociaux sont capables de relayer en un battement de cils un événement aux quatre coins du monde… comment fait-on la différence entre l’info et l’intox? Que faut-il pour vous convaincre?» Il ne croyait pas si bien dire.

Interrogé par nos confrères du Parisien, Tomer Sisley se défend de toute offense: «Si ça avait été une propagande anti-quoi que ce soit, je n’y aurais pas participé». «Les auteurs de cette pétition se trompent évidemment. Les gens qui signent la pétition n’ont même pas vu la série!», déplore-t-il à juste titre puisque celle-ci a été lancée un mois avant la mise en ligne de la série. Selon lui, «les gens qui signent la pétition font partie de la catégorie de ceux qui voient ce qu’ils croient».

Malgré la polémique, une seconde saison pourrait voir le jour. «Je peux juste vous dire qu’elle est en train d’être écrite», révèle l’acteur de 45 ans. Néanmoins, si Netflix donnait son accord, la production devrait trouver un nouveau lieu de tournage. En effet, au cours d’une conférence de presse donnée le 30 décembre, le directeur de la Royal Film Commission de Jordanie a annoncé avoir demandé au géant du streaming de ne pas diffuser la série sur son territoire: «Certains éléments de la série pourraient être perçus ou interprétés comme une atteinte au caractère sacré de la religion, ce qui pourrait aller à l’encontre des lois du Royaume».

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