Des groupes de travail ont soumis 65 propositions au gouvernement, le mardi 29 octobre, afin de lutter contre les violences faites aux femmes. Des pistes de réflexion qui ont fait réagir certaines associations féministes.

Marlène Schiappa espère que ces mesures seront mises en place «le plus rapidement possible». La secrétaire d’État en charge de l’Égalité hommes-femmes a ainsi restitué certaines propositions formulées par les groupes de travail du Grenelle contre les violences conjugales, le mardi 29 octobre. Parmi les 65 recommandations énoncées, se trouvent la création d’un «brevet contre la violence dans les écoles», une meilleure formation des forces de l’ordre, une prise en charge plus importante des soins psychologiques, ou encore l’évolution du secret médical.

« Il faut agir le plus vite possible »

Des idées «pragmatiques, qui émanent clairement de personnes qui connaissent bien ce sujet», nous explique Marie Cervetti, directrice de l’association Une femme un toit, qui accueille des jeunes femmes entre 18 et 25 ans, victimes de violences sexistes et sexuelles. Elle se félicite, par ailleurs, que la formation des policiers et l’éducation des enfants et adolescents fassent partie des propositions énoncées. «L’autre chose qui me paraît important, c’est qu’ils ont réfléchi dans un principe de précaution, ajoute Marie Cervetti. On n’attend pas le millefeuille des plaintes et des mains courantes pour intervenir. Il faut agir le plus vite possible.»

La difficile question du budget

La directrice d’Une femme un toit déplore cependant le «flou» autour de certaines propositions. Celle-ci évoque notamment la création de «250 places d’hébergement» suggérée par les groupes de travail. «Je reste un peu sur ma faim, déclare-t-elle, perplexe. On ne sait toujours pas qui va gérer ces places, si elles seront vraiment nouvelles, où elles vont être positionnées et à quel coût.» Avant d’ajouter : «Je ne pense pas qu’avec un projet si ambitieux le gouvernement puisse dire : « On mettra cela en place à moyens constants ».».

Une question que soulève également Caroline de Haas, militante féministe membre de l’association #NousToutes, au micro de France Info, ce mardi. «On ne fera pas reculer les féminicides sans mettre de moyens supplémentaires au centre de la table», s’exclame-t-elle ainsi. Celle qui réclame un «plan Marshall» entre 500 millions et 1 milliard d’euros estime que «des mesures nouvelles doivent être financées». «C’est important d’arriver à faire comprendre aux gens que cela n’est pas un coût mais un investissement», conclut Marie Cervetti.

En vidéo, Anne-Cécile Mailfert: «Pour lutter contre les violences faites aux femmes, il faut des moyens»

L’absence de mesures préventives

Si Caroline de Haas estime certaines de ces propositions «très intéressantes», elle déplore sur son compte Twitter que ces mesures «visent uniquement à traiter les violences», et non pas «à les prévenir». Invitée au micro de RTL Midi, ce mardi, Françoise Brié, directrice de L’Escale, un centre d’hébergement pour les femmes victimes de toutes formes de violences à Gennevilliers, et de la Fédération Nationale Solidarité Femme, se satisfait quant à elle des propositions autour de la question de l’autorité parentale et des droits de visite et d’hébergement.

«On a effectivement obtenu des avancées, puisqu’il y aura une suspension de l’autorité parentale en cas de féminicide», déclare-t-elle. Mais suggère d’aller encore plus loin, en interdisant, par exemple, «la garde alternée dans les situations de violences.» Les mesures retenues par le gouvernement seront, quant à elles, annoncées le 25 novembre lors d’une conférence de presse.

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