L’interprète d’“Une famille formidable” s’est confiée sur cette terrible addiction qui a bien failli l’emporter.
Elle n’avait que 8 ans quand elle a fait une macabre découverte qui allait bouleverser sa vie. Un jour, celle qui s’appelait alors Anne Legras a retrouvé ses parents morts, asphyxiés au monoxyde de carbone dans la salle de bains de la maison familiale.
À la suite de cette tragédie, la petite orpheline avait été recueillie par sa grand-mère paternelle, puis élevée par sa tante. Séparée de sa sœur Patricia qui, elle, avait été placée chez ses grands-parents maternels, la comédienne a bien failli ne jamais se remettre de ce deuil si lourd à porter. À 13 ans, dans un geste inouï de désespoir, l’adolescente entreprend d’en finir avec la vie, motivée par l’envie de rejoindre ses parents adorés dans l’au-delà.
Béquille
« On tente le coup. Je sais que c’est une chose assez courante chez les enfants comme ça, qui se demandent s’ils ont, les parents n’étant plus là, bien le droit de rester là. Si on ne pourrait pas tenter le coup d’aller les rejoindre », a-t-elle relaté sur C8 le 14 novembre lors de l’émission Chez Jordan. Et d’ajouter : « Et puis, ça rate, ça a raté. »
Mais il lui faut vite se relever pour affronter cette vie qui va être faite de hauts, mais aussi de très bas. Car l’alcool est devenu pour cet être brisé une béquille. Recherchant l’ivresse coûte que coûte pour oublier ses malheurs, il lui est même arrivé de perdre connaissance et de finir à l’hôpital. « J’ai fait deux comas éthyliques avant 16 ans. Je n’avais pas le sens de la mesure. Je me suis retrouvée raide par terre, blanche, piquouses, voilà. Je n’avais pas appris à reconnaître la lampe rouge, le truc qui dit là, il faut s’arrêter », a-t-elle ainsi raconté.
Fort heureusement, elle fera la rencontre de l’acteur Bernard Giraudeau en 1970. Sa passion pour la comédie et les deux enfants nés de son union avec le comédien – Gaël, né en 1982, et Sara, née en 1985 – l’aideront à donner un sens à son existence, laissant ces dérives de jeune fille torturée derrière elle.
Valérie EDMOND
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