Le prix Médicis a été remis ce jeudi à Kevin Lambert pour Que notre joie demeure, consacrant une fois de plus cette étoile montante de la littérature québécoise. Son roman, publié en France par les éditions du Nouvel Attila, un an après son édition canadienne chez Héliotrope, avait pourtant fait l’objet d’une polémique dès la rentrée. Pas tant par son sujet, l’histoire de la chute d’une architecte soudainement accusée de chasser les pauvres de Montréal, que par la façon dont il l’a rédigé.

Démineur éditorial

Sur Instagram, l’auteur français Nicolas Mathieu, lauréat du Goncourt 2018 pour Leurs enfants après eux a reproché à Kevin Lambert de se vanter d’avoir eu recours à une « lectrice sensible » (Chloé Savoie-Bernard) pour revisiter son manuscrit afin d’éviter de laisser passer quelque chose qui aurait été susceptible de se retourner contre lui sur les réseaux sociaux. Un « démineur éditorial », comme on dit aux Etats-Unis, où la pratique, qui tranche avec la liberté d’expression de l’artiste, est apparemment devenue fréquente.

C’est peut-être cette polémique qui a contribué à très vite disqualifier Kevin Lambert dans la course au Goncourt, alors qu’il figurait dans la première liste. Mais cela n’a pas empêché le jeune auteur de recevoir le prix Décembre il y a une dizaine de jours, ni ce prix Médicis, plus prestigieux encore.

Deux autrices ont remporté ex aequo le prix Médicis du roman étranger. La Portugaise Lidia Jorge pour Misericordia (Métailié) et la Sud-Coréenne Han Kang pour Impossibles adieux (Grasset). Et le prix de l’essai est revenu à Laure Murat pour Proust, roman familial (Robert Laffont).

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