Le personnage de Tyler Durden, dans Fight Club, est devenu un modèle à suivre pour certaines mouvances d’extrême droite anglo-saxonnes, parmi lesquelles on compte beaucoup d’incels – c’est-à-dire des célibataires involontaires qui tiennent les femmes, en particulier, pour responsables de tous leurs maux. Le personnage incarné par Brad Pitt est en effet une référence incontournable pour ceux qui s’identifient à ces hommes blancs qui, après s’être rassemblés autour d’un cercle de combat libre, forment une sorte de groupe paramilitaire en vue de précipiter l’effondrement de la société capitaliste. David Fincher, qui a réalisé le film culte de 1999, trouve cela particulièrement désolant.
« Je ne suis pas responsable de la façon dont les gens interprètent les choses… Le langage évolue et les symboles également », a déclaré le cinéaste, interrogé à ce sujet par le Guardian. « On n’a pas fait (ce film) pour eux (les incels), mais les gens verront toujours ce qu’ils auront envie de voir dans un tableau de Norman Rockwell ou dans le Guernica de Picasso. »
Incompréhensible
D’autant plus désolant qu’aduler ce rôle est à l’opposé total du propos du long-métrage. « C’est impossible pour moi d’imaginer que les gens ne comprennent pas que Tyler Durden est une influence négative », a poursuivi David Fincher. « Les gens qui ne peuvent pas comprendre ça, je ne sais ni comment leur répondre ni comment les aider. »
A la fin du film, qui est suffisamment connu pour ne plus faire l’objet d’un divulgachage, le personnage de Tyler Durden se révèle être une hallucination du protagoniste campé par Edward Norton, le produit d’une psychose qui laisse alors planer le doute sur la réalité même de l’apothéose du film où l’on voit le siège de grandes banques s’effondrer. Une psychose qui rappelle celle de ces groupes d’extrême-droite qui craignent l’anéantissement de l’homme blanc, d’où cette récupération.
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