Il va laisser un grand vide dans le paysage médiatique français. Après le décès de Jean-Pierre Elkabbach, mardi, les réactions ont afflué de la part de tous ceux qu’il avait interviewés à un moment ou un autre. « Jean-Pierre Elkabbach a marqué de son empreinte toute une génération. J’en fais partie, pour avoir tant espéré, alors jeune élu, d’être son invité au micro d’Europe 1 jusqu’à ce qu’il me donne ma chance », a réagi l’ancien président Nicolas Sarkozy sur les réseaux sociaux, faisant part de sa « tristesse ».

« Une page de notre histoire politique et médiatique se tourne avec » sa disparition, a estimé son successeur François Hollande, louant une « pugnacité qu’aucun interlocuteur ne pouvait épuiser ». Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a rendu hommage « à un observateur hors pair de notre vie politique nationale ».

« Une épreuve »

« Ma première interview fut avec Jean-Pierre Elkabbach ! Autant une épreuve qu’une consécration », a écrit Rachida Dati, maire LR du VIIe arrondissement et ancienne garde des Sceaux. « Il avait interrogé tous les chefs d’Etat depuis Valéry Giscard d’Estaing et fait vivre notre débat démocratique », a souligné le président du RN Jordan Bardella.

Le leader communiste Fabien Roussel a pour sa part salué un « compagnon de route de la Ve République » dont les « échanges mythiques avec Georges Marchais resteront gravés ». Une allusion à une interview en 1980 sur Antenne 2 avec le secrétaire général du PCF qui le rabroua. La célèbre formule, « Taisez-vous Elkabbach ! », n’a en fait jamais été prononcée par Marchais, mais imaginée par des humoristes caricaturant le débat.

« Le meilleur intervieweur qu’on ait eu »

Sans surprise, les témoignages de respect se multipliaient également chez les journalistes, dont il a marqué plusieurs générations. « Il a été le premier à me donner ma chance », a ainsi souligné Léa Salamé. « Il cite Mauriac en exergue de son autobiographie  »J’ai été aimé… et haï » (…) Nous, on vous aimait », a-t-elle ajouté. « On est nombreux à avoir pris ses attaques d’interview en référence », a déclaré Laurence Ferrari sur CNews.

« C’était le meilleur intervieweur qu’on ait eu » a commenté sur BFMTV Alain Duhamel – son ancien partenaire dans « Cartes sur table » sur Antenne 2 – louant son « incroyable acharnement » et sa « méticulosité ». « C’est quand même toute une époque », a relevé sur la même chaîne Michèle Cotta, membre du même « clan de journalistes » et de la même génération.

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