Dans une enquête de Mediapart, trois femmes dénoncent les violences psychologiques et physiques que l’animateur de M6 leur aurait fait subir. Public fait le point sur l’affaire.

Les victimes présumées

Elles sont trois à témoigner dans cette enquête. Ces femmes disent avoir été en couple avec Stéphane Plaza, chacune d’elles l’ayant prouvé par des échanges de textos, des photos et des enregistrements vocaux que nous avons pu consulter. L’une d’elles l’a été visiblement pendant plusieurs années, les autres pendant environ un an. Et toutes pensaient avoir une relation d’exclusivité avec lui, avant de se rendre compte que ce n’était pas le cas.

Les faits reprochés

Jade* est celle qui se serait fait casser plusieurs phalanges par Stéphane Plaza, photos des doigts violets et SMS de l’animateur s’étonnant d’avoir autant de force, puis s’excusant, à l’appui. Elle n’a pas souhaité apporter son témoignage dans l’enquête. Eva aurait, elle, supporté durant un an un dénigrement permanent, des crises de colères soudaines et des comportements vraiment étranges. Dans l’enquête, elle parle de morsures soudaines sur sa cuisse alors qu’elle et Stéphane Plaza regardent tranquillement la télévision. Selon des preuves que nous avons pu consulter, on ne peut que constater le caractère très irascible de l’animateur qui hurle lors d’un échange. Il y a enfi n Julia qui, elle, dit avoir été menacée avec une fourchette par l’animateur en furie, dans un restaurant viennois. Elle l’accusait d’entretenir d’autres relations et a eu “très peur” face à sa réaction. Elle aussi aurait passé plusieurs mois avec lui. *Tous les prénoms ont été modifiés.

La réaction de Stéphane Plaza

Par l’intermédiaire de son avocate, l’agent immobilier affirme que ces accusations sont “fantaisistes” et que “la plupart de ces allégations ne sont pas étrangères à trois femmes qu’il a fréquentées et qui, finalement éconduites, se sont liguées contre lui afin de lui porter préjudice par tous les moyens.”

La réaction de M6

“Après des informations parues dans la presse et après un entretien avec Stéphane Plaza, le groupe M6 […] prend acte de la contestation formelle de Stéphane Plaza des faits qui lui sont reprochés et des contestations juridiques qu’il a engagées.” Voilà la première réaction de M6 le jour de la parution de l’enquête, qui révèle que l’une des victimes présumées a participé à Recherche appartement ou maison. La chaîne annonce alors ouvrir une enquête interne. Mais pas de déprogrammation annoncée.

Ils le soutiennent

Ils ne sont pas nombreux à avoir osé donner leur avis. Pas de réaction de ses meilleurs amis, Jeanfi Janssens ou Karine Le Marchand. Mais deux animateurs l’ont fait, prenant la défense de leur collègue de façon appuyée. “Il faut laisser Stéphane tranquille pour qu’il puisse se défendre de ces accusations. Je n’ai aucun doute sur sa probité”, a ainsi affi rmé Laurent Ruquier, qui invite régulièrement l’agent immobilier dans ses Grosses Têtes. Autour de la table de TPMP, ce lundi 25 septembre, les avis penchaient aussi nettement en faveur de l’agent immobilier. Cyril Hanouna a ainsi défendu celui qu’il a qualifi é “d’ami” : “C’est vrai que nous, on l’adore personnellement. C’est l’un des animateurs les plus sympathiques que l’on ait reçu ici et avec qui on s’entend le mieux”, avant de mettre en doute les motivations de Mediapart : “On ne sait pas si c’est une enquête à charge ou pas…”

Les équipes de ses émissions au courant ?

Au lendemain du premier article paru sur Stéphane Plaza, Mediapart en a publié un second révélant que la réalisatrice de Recherche appartement ou maison, auquel a participé l’une des victimes présumées, avait été tenue au courant par cette candidate des agissements de l’animateur. “Je lui ai dit : ‘C’est hors tournage, là. La vie privée de Stéphane ne me regarde pas”, s’explique aujourd’hui cette réalisatrice, qui aurait tout de même prévenu sa productrice. Réponse que celle-ci lui aurait faite : “Steph m’a dit qu’elle cherchait les emmerdements (…), donc on a arrêté les rediffusions de son émission.”

Aurélie Descoing

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