L’agression récente de deux maires qui voulaient s’opposer à leur installation relance la polémique due aux frictions avec cette catégorie de population vivant en itinérance.

Le 16 août dernier, à Sagy dans le Val-d’Oise, le maire Guy Paris, qui voulait s’opposer à l’arrivée en force d’un convoi sur un champ de foire municipal, a été serré à la gorge. Sans l’intervention des gendarmes et du préfet, le pire aurait été possible.

Quelques jours plus tard le 19 août, à L’Houmeau en Charente-Maritime, Jean-Luc Algay, un autre édile qui voulait bloquer l’installation des gens du voyage sur un terrain qui ne leur était pas destiné, a été roué de coups qui ont entraîné une incapacité temporaire de travail de dix jours… Pour ces deux exemples qui ont défrayé la chronique médiatique, combien de maires sont agressés par ces gens qui refusent d’observer les lois élémentaires de la République ?

Une fois installés en force sur des terrains, propriétés des municipalités, souvent près des stades ou des équipements collectifs, certains d’entre eux détournent l’eau et l’électricité, sans s’acquitter du moindre euro, à l’inverse des autres citoyens. Et avec les beaux jours, le nombre de ces infractions augmente.

Mépris des lois

Il s’agit là d’une minorité malfaisante qui entache la réputation des populations itinérantes. Souvent originaire de Roumanie, elle profite des accords de Schengen pour traverser les pays de l’Est et l’Allemagne, et venir ainsi en France et s’y livrer à une délinquance faite de vols, de trafics divers et de rapines. Que faire, Commissaire, face à ces personnes qui bafouent les lois des pays où ils s’installent en force ?

250 000 à 300 000 : C’est le nombre de gens du voyage en France.

Mon avis : “J’ai moi-même été agressé”

Évidemment, c’est un réel problème, car les sanctions prononcées envers cette minorité malfaisante qui nuit à la réputation de toute une communauté, ne sont pas assez dissuasives. La levée des frontières dans l’espace Schengen nous a valu un afflux de délinquants souvent nomades.

J’ai souvent eu affaire à eux durant mon activité de policier, que ce soit pour des cambriolages, des vols à la tire (pickpockets), des vols et des trafics de voitures et, chaque fois, la justice se montrait clémente. Sans oublier que les reconduites à la frontière étaient rares.

Et il y a bien des années, j’ai moi-même été confronté à trois cambrioleurs lorsque je rentrais chez moi, un soir. Il s’en est suivi une bagarre au cours de laquelle j’ai été sérieusement blessé. J’ai eu dix-huit mois d’incapacité de travail. Le tribunal de Pontoise a condamné ces gens du voyage à sept ans de prison. Décision rare, m’a confié mon avocat d’alors.

Les municipalités devraient sécuriser les abords de leurs terrains municipaux au moyen de portiques solides ou de blocs de béton, afin d’interdire l’accès à ces perturbateurs.

Il faudrait procéder comme en Allemagne : saisie et confiscation des caravanes et des véhicules de ces individus auteurs d’une installation illégale et de vols d’eau et l’électricité. Et, surtout, systématiquement reconduire à la frontière, sous bonne escorte, tous les gens du voyage dont les membres de la famille sont reconnus coupables d’actes de délinquance.

Commissaire Vénère

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