L’achat au poids et sans emballage dans les magasins bio ou en hypermarché est rentré dans les mœurs pour 4 millions de Français. Mais il ne faut pas consommer les yeux fermés. Voici les bons réflexes à adopter.
Pourquoi choisir le vrac ?
Pour trois raisons. D’abord pour l’écologie car c’est une piste pour réduire les déchets d’emballage en recourant à des contenants réutilisables ou en apportant ses propres flacons ou sachets. Pour faire des économies ensuite, car on peut payer jusqu’à 30 % moins cher certains produits de consommation courante (il convient toutefois d’être vigilant sur les prix). Enfin, pour l’aspect pratique, car on n’achète que la quantité dont on a besoin.
On trouve de tout !
Depuis octobre, ce sont près de 866 magasins qui proposent leurs produits en vrac, au moins partiellement dans leurs rayons. Et l’offre s’est diversifiée de plus en plus : ainsi, on peut trouver par exemple des confiseries à Marcq-en-Barœul, des biscuits secs et des produits d’hygiène et de beauté à Embrun. Un bar à vinaigrettes a ouvert à Dole, de la bière artisanale est proposée à Château-Gontier, du whisky et des alcools sont disponibles à Neuilly-sur-Seine, des produits de droguerie à Niort, des litières pour chat à Belz, des croquettes à Lesneven, des pâtes à Montesson, des Lego à Nice, et même des surgelés dans certains magasins. C’est l’embarras du choix !
Comparez les prix.
L’an dernier, les prix parfois trop élevés étaient le principal argument des acheteurs qui déclaraient avoir diminué leurs provisions de vrac. Ce qui est finalement un peu paradoxal puisqu’à l’origine ce mode de consommation a pour objectif de permettre d’acheter la bonne portion au juste prix. L’Observatoire du vrac en 2022 a toutefois relevé des prix extrêmement variables. L’enquête menée révélait ainsi par exemple que pour des pâtes de base d’un prix moyen de 2,67 € le kilo, les tarifs relevés dans les différentes enseignes de vrac pouvaient osciller entre 1,14 €/kg et 6,99 €/kg. La prudence est donc de mise et mieux vaut bien regarder les affichettes. La même année, l’Observatoire a également démontré que, dans les grandes enseignes de supermarchés, les prix d’un même caddie de vrac (avec les mêmes quantités) pouvaient varier de 80 € chez Carrefour et 85 € chez Leclerc, à 118 € chez Casino. Dans la grande distribution en effet, le fait de proposer du vrac entraîne des surcoûts (beaucoup plus de manutention et de nettoyage obligatoire des récipients contenant les graines ou les liquides) qui se répercutent automatiquement sur les prix. Mieux vaudrait, d’après leurs études, s’offrir du vrac dans les magasins bio et spécialisés qui se montrent, eux, beaucoup plus compétitifs. Le plus important pour le consommateur étant de comparer les prix au kilo…
Le saviez-vous ? La loi prévoit que lorsque le consommateur choisit d’acheter en vrac, le magasin doit mettre à sa disposition des contenants réemployables et surtout accepter tous les récipients apportés par le client (que ce soit un sac en tissu, un bocal, une bouteille, etc.). À noter que les sachets en papier kraft ne sont pas considérés comme étant « réemployables ».
Surveillez la provenance.
Si l’on souhaite adopter une démarche écologique, mieux vaut aussi regarder d’où proviennent les amandes, les noix ou les noix de pécan proposées dans les silos. Les enseignes sont en effet soumises à l’obligation d’indiquer la provenance de leurs denrées. Mieux vaut donc ne pas acheter du quinoa cultivé au Pérou ou en Bolivie alors que la France en produit aussi (notamment en Anjou et en Mayenne !) Même chose pour les haricots blancs, les lentilles, les pois chiches… Sachez qu’ici encore, les magasins spécialisés et bio proposent le plus souvent des produits d’origine française, voire de leur région.
Évitez les grosses quantités.
L’un des buts de la vente en vrac est de permettre d’acheter la quantité adéquate du produit, sans en faire des réserves. Les spécialistes recommandent donc de se limiter à deux ou trois semaines maximum, surtout pour tous les aliments périssables, afin d’éviter de gaspillage, ce qui est quand même à la base du concept !
Contrôlez la propreté.
Tous les silos et bacs doivent être nettoyés et désinfectés régulièrement afin de garantir une bonne conservation des produits proposés. Ils sont aussi conçus pour que les mains des consommateurs ne touchent pas les denrées directement… Bien entendu, les clients ne sont pas toujours en faute en cas de débordement ou d’erreur de manipulation. Dans ces cas-là, mieux vaut faire amende honorable et prévenir le responsable du rayon.
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Les raisons d’une baisse
Aujourd’hui, la consommation de vrac est encore loin de retrouver son niveau d’avant Covid. Après le coup d’arrêt des ventes du fait de la crise sanitaire, les Français n’ont pas tous repris ces bonnes habitudes de consommation. Selon une enquête réalisée par l’Observatoire du vrac en 2022, il apparaît que pour certains (26 %) les prix seraient trop élevés, pour d’autres, que le rayon vrac ne serait pas sur leur parcours de courses (11 %) et pour d’autres encore (10 %), que l’offre du vrac ne correspondrait pas vraiment à leurs besoins d’achat en tant que consommateurs…
Alicia COMET
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