• Dans « N° 10 », un acteur de théâtre orphelin voit son passé lui revenir en pleine figure.
  • Alex Van Warmerdam lui fait vivre des aventures de plus en plus frappadingues.
  • Cette comédie surréaliste, qui flirte avec la science-fiction, est un bonheur tant elle est dépourvue de tout formatage.

Enfin un film qui sort des sentiers battus ! N° 10 d’Alex Van Warmerdam surprend constamment en mêlant avec un humour ravageur science-fiction, comédie noire et fable anticléricale. Le réalisateur néerlandais des Habitants, Borgman et La Peau de Bax s’amuse comme un petit fou avec les aventures d’un acteur de théâtre dont les origines mystérieuses vont soudain changer la vie lorsqu’elles seront dévoilées.

« Ce sont juste des choses qui sortent de mon imagination », précise le réalisateur. Alex Van Warmerdam offre un beau voyage aux pays de l’absurde au spectateur, bientôt emporté dans son délire quand son héros croise un homme inconnu qui lui chuchote des mots étranges à l’oreille.

Un puzzle abstrait

« C’est pas une pièce, c’est un collage, Il faut que ça devienne abstrait. Un collage abstrait sans logique », s’exclame le metteur en scène d’une pièce de théâtre à laquelle participe le protagoniste du film. Comme ce personnage fictif, Alex Van Warmerdam défie la logique à la manière d’un gamin entassant des cubes selon sa fantaisie. Il ne faut pourtant pas croire que le réalisateur agit sans réflexion, loin de là. « Le surréalisme, notamment Luis Buñuel dont j’ai découvert les films quand j’étais très jeune et qui m’ont toujours accompagné, a infusé tout mon travail. »

La férocité de sa critique de mœurs comme les qualités plastiques de son œuvre offrant un dénouement de toute beauté rappellent l’insolence réjouissante du maître espagnol.

« N° 10 » est numéro 1

Relations filiales, professionnelles ou adultères sont disséquées sans pitié par ce moraliste désespéré dont l’une des grandes qualités est de plonger dans la folie sans en avoir l’air. Les répétitions théâtrales drôlissimes sont d’autant mieux croquées parce que le réalisateur est lui-même une spécialiste de la scène. Alex Van Warmerdam fait contraster la froideur des rapports humains et le manque de réaction des héros avec la dimension de leurs aventures qui commencent en vaudeville sinistre pour déboucher sur une farce hilarante. Bien maline sera la personne capable d’anticiper les péripéties que réserve ce Néerlandais marrant.

A une époque où les produits formatés tiennent le haut des écrans, N° 10 mérite d’être considéré comme un numéro 1.

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