L’été est la saison des parties de pétanque endiablées. Sur la place du village ou au camping. Si vous ne voulez pas “baiser Fanny”, suivez cette petite leçon dispensée par des pros.
« Une partie de pétanque / Ça fait plaisir / […] Tu la vises et tu la manques / Change ton tir… » Cet hymne au jeu populaire le plus pratiqué l’été en France sent les platanes écrasés par la chaleur, les glaçons dans le pastis, les biscuits apéro et les surenchères infinies sur les records de carreaux. Pourtant, la pétanque, c’est aussi du sérieux, des règles, des techniques, une stratégie. Voici quelques conseils pour éviter la Fanny (lire encadré), voire éblouir vos copains de partie.
1. Les boules
Tendres ou dures ? À stries ou lisses ? Les boules pèsent entre 650 et 800g. « Les tireurs vont les choisir plus légères pour avoir plus de puissance et les pointeurs plus lourdes pour qu’elles s’ancrent au sol », souligne Clément Ménéghin, chargé de communication à la Fédération française de pétanque. Corentin David, responsable de catalogue de la boutique en ligne Petanqueshop, parle plutôt de dureté et de tendreté. « La boule tendre rebondit beaucoup moins, ce qui convient mieux pour pointer. Toutefois aujourd’hui, la tendance est aux mi-tendres avec un poids moyen de 700 g. » Quant aux stries, « elles sont utiles pour ceux qui transpirent beaucoup des mains, elles leur permettent de mieux accrocher la surface », complète-t-il. Une triplette de haut niveau coûte entre 80 et 120 euros. Les « loisirs », pour s’amuser entre amis, reviennent entre 50 et 60 euros.
2. Le terrain
L’astuce est d’apprendre à s’adapter au sable, aux cailloux, à la pente, au plat, aux bosses. « Si le terrain est très roulant donc sans obstacle, le pointeur s’accroupit pour lancer sa boule. Quand il y a du gravier, mieux vaut plomber », explique Clément Ménéghin. Et en cas de pente, il faut imaginer le bouchon, appelé aussi but ou cochonnet, un mètre avant en descente et un mètre plus loin en montée.
300 000 : C’est le nombre de licenciés en France (FFPJP)
3. Les pieds
Les placer dans l’axe, joints ou très légèrement écartés, et si l’on est droitier, avancer très légèrement le droit, si l’on est gaucher, le gauche, pour assurer un bon équilibre.
4. La main
« La boule doit être tenue du bout des doigts, parce que c’est là où il y a le plus de terminaisons nerveuses, donc de sensations. Elle est comme un oiseau qu’il faut serrer assez pour l’empêcher de tomber et pas trop pour ne pas l’étouffer », conseille Pierre Fieux, champion bouliste et auteur de plusieurs livres sur le sujet.
5. Le lancer
Tout est dans l’équilibre, avec une main bien droite pour assurer un mouvement de balancier. Attention au retour, l’avant-bras doit être dans le prolongement du bras. En sachant que pointer exige de connaître treize gestes techniques, tirer un seul.
Lexique d’initiés
But
Nom officiel, appelé aussi cochonnet, têt, pitchoun, gari… Biberon La boule est collée au bouchon, on dit aussi : elle tête.
Carreau
La boule d’un tireur prend la place de la boule ciblée, si elle ne bouge pas du tout, le carreau est en place ou parfait.
Mène
Cette phase d’une partie se termine quand toutes leurs boules ont été jouées.
Noyé(e)
Le bouchon ou la boule est hors jeu.
Plomber
Lancer la boule en décrivant une courbe le plus haut possible.
3 questions à… Pierre Fieux (Champion bouliste et auteur du “Dictionnaire de la pétanque”.)
“Il faut au moins un malin par équipe !”
France Dimanche : Quelles sont les qualités d’un bon joueur ?
Pierre Fieux : D’abord le mental, le calme, la nervosité est l’ennemi n° 1 du bouliste. Ensuite, la technique et, enfin, la stratégie. Les atouts athlétiques sont inutiles.
FD : Donc les femmes peuvent jouer à égalité avec les hommes…
PF : Bien sûr. En France, où l’on différencie compétitions féminines et masculines, les joueuses manquent d’entraînement avec des hommes. Dans des pays comme l’Espagne ou la Thaïlande, les concours sont mixtes et leurs résultats sont meilleurs que les nôtres.
FD : Comment jouer en équipe ?
PF : Dans une équipe de trois, il faut au moins un malin, celui qui va comprendre le jeu des adversaires et saura choisir la bonne stratégie à chaque coup, parce que six boules, c’est six décisions à prendre.
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