La journaliste se livre sans fards sur l’enfer qui a fait partie de son quotidien
Pour Élise Lucet, aux commandes de Cash Investigation, le magazine d’enquêtes sans concession de France 2 qui fait trembler ses cibles, toutes les vérités sont bonnes à dire. Et toutes les méthodes possibles pour révéler les scandales. « Les caméras cachées, c’est peut-être interdit à la police, mais c’est autorisé pour la presse. Quand on fait de l’intérêt général et qu’on n’a pas d’autres solutions pour révéler des choses essentielles, on est dans le cadre de la loi ! », a-t-elle expliqué en mars dernier sur le plateau de C à vous, balayant ses détracteurs. D’ailleurs, selon un sondage IPSOS, 75 % des Français saluent l’objectivité de son magazine. « Le journalisme à la pépère, c’est fini… À cause des connivences, le journalisme souffre d’une grave défiance », observait-elle récemment dans Télérama. Cette impartialité et ce refus de la langue de bois, Élise Lucet les cultive depuis toujours, même quand cela concerne son parcours personnel. Au lycée déjà, à la fin des années 1970, elle était « une rebelle », amatrice de groupes de musique punk, vient-elle de confier sur France TV Slash.
“De la coke, des amphét’, de la colle…”
« J’étais intérieurement en révolte… Je n’aimais pas la manière dont les adultes essayaient de me faire rentrer dans un cadre… ». Toutefois, Élise a toujours su mettre le holà quand elle estimait que les bornes étaient dépassées, particulièrement à l’égard de ses proches amis se laissant aller vers la toxicomanie. « Il y avait beaucoup de coke, des amphétamines et de la colle… Et ça a été une horreur pendant cinq à six ans car ça pétait bien les neurones… J’ai un pote notamment, qui était brillantissime et qui, au fur et à mesure des années, est devenu beaucoup moins intelligent », a-t-elle raconté. « C’était une génération assez suicidaire… J’ai des amis qui sont morts… J’étais là aussi en révolte car à cette époque, la came était la norme… Et comme moi, j’étais hors-norme, je passais mon temps à dire à mes potes de ne pas toucher à cette merde ! », a ajouté Élise Lucet qui a fêté ses 60 ans en mai.
« J’ai essayé de convaincre des copains d’arrêter mais je n’y suis pas beaucoup arrivée, je crois… Mais, en tout cas, quand ils venaient à la maison, c’était non. J’étais rude là-dessus ! », s’est-elle souvenue. Des amis toxicomanes qui faisaient craindre le pire aux parents de la future journaliste : « Ils ont eu la trouille… Je les rassurais en leur disant : Non, ne vous inquiétez pas ! La drogue, je n’y toucherai pas ! ». Des années après, son combat continue pour mettre en garde cette fois-ci le grand public : à plusieurs reprises, Cash Investigation a dénoncé la toxicomanie et ses enfers.
FRANÇOIS PERRET
Source: Lire L’Article Complet