Le 7 juillet 2023, sur “Public Sénat”, la journaliste Rebecca Fitoussi recevait Corinne Touzet dans son émission d’entretien “Un monde, un regard”. L’occasion pour la comédienne de revenir sur ses débuts difficiles à l’écran dans les années 1980 et ce qu’elle a dû endurer…
Tout le monde la connaît ! Entre 1996 et 2008, elle a incarné le personnage d’Isabelle Florent dans la série télévisée “Femme d’honneur” sur TF1. Une policière à la fois sexy et inflexible que Corinne Touzet a décidé, après douze ans de bons et loyaux services, de quitter. “C’était très courageux de la part du producteur, Christian Ferlet, d’avoir donné ce rôle à une femme. D’autant plus que c’était sa première série télévisée”, avoue-t-elle. Néanmoins, au-delà de son rôle d’actrice, on ne lui a jamais laissé l’opportunité de faire la moindre suggestion d’interprétation ou de scénario. Elle a donc préféré prendre la large et s’émanciper. Elle s’explique : “C’était une époque où on avait très peu de marge de manœuvre en tant que comédienne. Par exemple, mon héroïne n’a jamais eu d’aventures. Je me souviens que je n’arrêtais pas de demander qu’elle puisse aller en discothèque ou se bourrer la gueule au moins une fois dans sa vie”. Malheureusement, le souhait de la comédienne n’a jamais été exaucé. “Ce n’est pas la lassitude qui m’a fait partir car j’adorais mon personnage. Mais j’avais envie de proposer deschoses et on ne m’écoutait pas. Il fallait soit disant que je reste à ma place de comédienne, que les spectateurs ne soient pas déstabilisés. Alors j’ai décidé de partir pour monter ma propre société de production”.
“La mode, c’était Miou-Miou et Sandrine Bonnaire”
Une liberté aujourd’hui acquise mais qui n’était certainement pas dans les mœurs des années 1980, à l’époque de ses débuts. “Sans vouloir en rajouter, les années 1980 pour les femmes comédiennes étaient absolument terribles. Moi, j’en ai bavé. Lorsque je suis arrivée dans le milieu du cinéma, la mode, c’était Miou-Miou et Sandrine Bonnaire. Résultat, à chaque casting, on me disait que j’étais trop grosse ou trop typée puisque j’ai la peau bronzée”, déplore la comédienne d’origine antillaise et italienne, qui se réjouit que l’époque actuelle ait surmonté ces a priori ridicules : “Désormais, les jeunes femmes sont indépendantes et libres par rapport à leurs corps. Elles s’assument et s’habillent comme elles veulent. Je les admire. Nous, à l’époque, nous ne pouvions pas le faire”.
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Telle une nouvelle vie, Corinne Touzet semble aujourd’hui et plus que jamais épanouie et surtout indépendante ! Productrice de onze téléfilms et désormais à l’affiche d’un seul en scène baptisé “Europeana, une brève histoire du 20ème siècle”, elle confie son bonheur :“En menant mes propres projets, j’ai enfin pu être libre. Sur les planches, je me sens bien, il peut tout m’arriver”.Et ne cache pas sa fierté :“Tous les jours, à la fin de mon spectacle, il y a des gens qui m’attendent pour me dire : je n’étais jamais venu au théâtre de ma vie. C’est ma plus grande fierté”.
F.V.
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