En apprenant le verdict des médecins, le chanteur de 76 ans s’est effondré.
Franco Gabelli – son vrai nom – a toujours été décrit comme un roc, et ce, depuis ses débuts, en 1974. Imperméable aux critiques, fort d’un public massif et fidèle qui compense son absence médiatique (il est peu diffusé à la radio et rarement invité sur les plateaux télé), l’interprète de Toutes les femmes sont belles a toujours avancé tranquillement, face au vent. On ne vend pas plus de dix millions d’albums par hasard.
Depuis 2015, pourtant, le chanteur belge d’origine italienne a traversé des épreuves qui l’ont affaibli. Cette année-là, il avait inquiété ses fans en annulant précipitamment des concerts « en raison d’un problème de santé ».
Vrai choc
Dans le magazine Ciné-Télé-Revue, il avait expliqué avoir frôlé le pire. « Chaque année, je fais un check-up complet. Lors de la coronographie, on a repéré qu’une carotide était en partie bouchée. Il y avait un rétrécissement. J’aurais préféré que l’opération ait lieu en décembre, car j’avais des concerts en octobre et la sortie de mon nouvel album ensuite, mais le médecin a insisté pour qu’on ne tarde pas. »
Il ne fallait pas tergiverser, en effet. « La carotide alimente le cerveau en sang et je risquais un AVC. […] Vous pouvez vous retrouver paralysé, voire mourir. Et on ne sait pas dire quand ça va se produire : ça peut être dans cinq ans comme dans un mois ! »
Une fois l’opération passée, Frank put à nouveau souffler. Deux ans plus tard, hélas, l’artiste était ébranlé par la mort de deux proches : celle de sa maman adorée, partie en février 2017, puis celle de Johnny Hallyday, survenue le 5 décembre de cette même année.
Notre rocker national avait en effet composé un titre pour son ami Frank : paru en 2003, Pour faire une chanson figurait sur l’album Entre nous. « Sa disparition a été un vrai choc, confiait-il dans nos pages. On avait beau savoir ce qu’il endurait, on le croyait immortel. »
Frank Michael est un sensible doublé d’un ami fidèle. Il était ainsi très proche de Frédéric François et de Claude Barzotti, avec lesquels il formait le « clan des chanteurs italo-belges ». Nous en parlons à l’imparfait car le fameux trio vient de se voir amputer d’un membre, et non des moindres, le regretté Claude Barzotti, décédé le 24 juin dernier.
Lutte inégale
Avec son ami Claude, Frank Michael avait notamment participé à la chanson chorale On a toujours quelqu’un avec soi, enregistrée en 1991 dans le cadre du Télévie, nom de l’opération caritative belgo-luxembourgeoise organisée depuis 1989. Celle-ci permet de récolter des fonds pour aider la recherche scientifique dans sa lutte contre le cancer et la leucémie, chez l’enfant et chez l’adulte.
C’est justement à un fichu cancer qu’a succombé Claude Barzotti après des années de lutte inégale, lui qui avait le corps fragilisé par une dépendance à l’alcool dont il n’avait pas fait mystère. Une déchéance qu’a pu observer de près Frank Michael, qui a évoqué la perte d’un « très grand ami » dont il avait partagé l’intimité à de nombreuses reprises.
Sur RTL, au moment des obsèques du défunt, qui se sont déroulées le 1er juillet dernier en Belgique, le chanteur de 76 ans précisait leur lien. « On avait commencé pratiquement ensemble, moi un peu avant, et puis il est arrivé avec Madame, morceau avec lequel il a tout cassé, puis avec Le Rital, avec lequel il a cartonné partout, mais on a fait des tas de tournées ensemble… »
La voix, tremblante, traduisait la vive émotion du crooner, rejoint dans la douleur par Frédéric François qui évoquait, lui aussi, la perte d’un ami, « d’un artiste hors du commun qui nous a fait rêver avec des chansons qui resteront gravées dans nos mémoires ».
Louis-Paul CLÉMENT
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