Le nouvel album d’Arlo Parks s’ouvre sur un spoken-word tout en ombres et batterie nerveuse. La Britannique y déroule : « J’aurais aimé n’avoir aucun bleu, presque tous ceux que j’aime ont été abusés, et j’en fais partie », puis elle enchaîne en expliquant que la partenaire qui l’aime a de la patience et la nourrit de fromage, bien qu’elle-même soit heureuse « comme une pivoine égratignée par une chaîne de motocross ».

Voilà les présentations faites pour celles et ceux qui auraient manqué les débuts d’Arlo Parks avec Collapsed In Sunbeams, sublime album au groove impeccable sorti il y a deux ans.

Il lui a permis de remporter à 21 ans le Mercury Music Prize, l’équivalent anglais de nos Victoires de la Musique. Elle fut l’une des rares artistes à émerger en pleine pandémie, trouvant les mots justes pour décrire les sentiments d’une jeunesse fragilisée.

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Les inspirations féministes et romantiques d’Arlo Parks

À l’automne 2022, Arlo Parks avait annulé sa tournée pour protéger sa santé mentale, mais ce nouvel album est plein d’espoir : elle y évoque l’acceptation de soi, ce grand sujet féministe qui traverse l’œuvre de Gloria Steinem, bell hooks et autres autrices. Arlo Parks, qui a grandi en parlant français dans une famille moitié nigériane, un quart tchadienne et un quart française, a trouvé dans la langue anglaise un sanctuaire.

Dans ses textes à fleur de peau, qui font référence à Juliette Binoche ou à Claire Danes, elle assume un certain romantisme, du scintillant Impurities à la douceur des guitares de Purple Phase en passant par son duo avec Phoebe Bridgers sur le titre Pegasus.

My Soft Machine (Transgressive Records). Arlo Parks sera en concert le 21 septembre 2023 à l’Olympia, à Paris (9e). 

Cette chronique a été initialement publiée dans le magazine Marie Claire numéro 850, daté juillet 2023.

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