Le règne du nouveau monarque vient à peine de commencer qu’un premier scandale éclabousse sa réputation…

Le 6 mai dernier, Charles III et la reine Camilla étaient couronnés en grande pompe en l’abbaye de Westminster à Londres, sous les yeux du monde entier… Une fête pour les sujets de Sa Majesté qui ont pu en masse participer à ce grand événement et ont même eu droit pour l’occasion à un jour férié. Après le long règne de plus de soixante-dix ans d’Elizabeth II, l’arrivée de son fils sur le trône promettait de faire souffler sur la monarchie un vent de nouveauté et d’apporter une vision plus actuelle de la couronne… Or, à peine quelques semaines après l’intronisation du nouveau roi, on apprend que sa réputation est déjà éclaboussée par un scandale ! Et pas des moindres.

Car, aussi incroyable que cela puisse paraître, c’est bien une monstrueuse affaire de pédophilie qui vient secouer les fondations mêmes de la moralité de la famille royale. De quoi s’agit-il ?

Le respectable souverain aurait-il pu en toute impunité abuser de l’innocence de mineurs ? Vous l’aviez évidemment deviné, la réponse est non ! En revanche, s’il n’est pas directement visé par ces accusations, l’organisation caritative que Charles III a lancée en 1976 est impliquée dans cette affaire qui indigne au plus haut point les Britanniques.

Le dossier Farm School, un programme éducatif destiné aux jeunes en difficulté, remonte en réalité aux années 1950, à l’époque où le gouvernement anglais envoyait des adolescents défavorisés dans des fermes éducatives situées au Canada, en Australie et au Zimbabwe.

C’est là que quelque 300 enfants ont été abusés sexuellement ! Bien sûr, cette sombre histoire est antérieure à la création du fonds par le roi, mais le Prince’s Trust est malgré tout tenu pour responsable, puisqu’en 2012, il a racheté Fairbridge, l’organisme caritatif qui gérait les fermes. Jusque-là, difficile de reprocher quoi que ce soit à Charles lui-même…

Indemnisations insultantes

Sauf que sa fondation rechigne à prendre ses responsabilités ! En effet, l’an dernier, la justice britannique a estimé le préjudice de chaque victime à 204 000 livres sterling, soit environ 238 000 euros. Or, l’organisme d’indemnisation a indiqué qu’il ne paierait que 1 % de cette somme, car le Trust royal ne disposerait pas des ressources financières pour dédommager les malheureuses victimes. Par la voix de leurs avocats, ces dernières ont immédiatement réagi à cette information, indiquant dans les pages du journal The Guardian que ces indemnisations d’à peine 2 300 euros par personne étaient « insultantes » et « profondément injustes ».

L’affaire n’a véritablement éclaté qu’en 2010, soit bien longtemps après l’arrêt de ce programme dit « éducatif », et il a fallu attendre 2018 pour qu’un rapport de l’IICSA (Independant Inquiry into Child Sexual Abuse) – une commission d’enquête indépendante – conclue à la responsabilité de Fairbridge, estimant qu’elle avait échoué à protéger ces jeunes dans quatre de ses fermes.

“Corriger cette injustice”

Les farm schools y sont qualifiées de « politique défectueuse qui a brisé la vie de nombreux enfants ». Face à ce bilan déplorable, il est vrai que la même année, celui qui n’était encore que le prince Charles s’est officiellement excusé pour « le mal et la souffrance subis », avant de mettre en place en 2020 un système de dédommagement. Un geste nécessaire mais insuffisant pour l’association des victimes qui, toujours selon le quotidien britannique, ont adressé au souverain une lettre l’implorant de « corriger cette injustice »… Or Charles III n’a pour l’instant pas réagi à cette requête…

On imagine sans peine la honte qu’éprouve la reine consort face à ce drame. L’on peut donc espérer que Camilla pousse son mari à faire le geste tant attendu par les victimes. Un geste d’autant plus fort que Charles n’a pas hésité à envisager d’expulser du manoir de Royal Lodge son propre frère, le prince Andrew, tombé en disgrâce en raison de son implication dans la sulfureuse affaire Epstein… Un « deux poids, deux mesures » qui passe mal auprès des Anglais.

Clara MARGAUX

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