• Réseaux sociaux, pandémie, crises : les causes de l’"hyper fatigue"
  • Un terme non-reconnu par les professionnels de santé
  • Lorsque la fatigue devient une pathologie

L’épuisement semble de plus en plus courant. Nombre de personnes témoignent aujourd’hui d’une grande fatigue parfois handicapante et persistante.

L’ampleur est telle que 10 à 25% des personnes qui consultent un médecin généraliste disent être toujours fatigués, et 6 à 7% voient un professionnel de santé essentiellement pour cette raison, en majorité des femmes, indique le site de l’Assurance Maladie.

Si l’on connait déjà le syndrome de fatigue chronique, ou le burn out (professionnel et/ou personnel) voilà qu’émerge le terme « hyper fatigue », comme le souligne le HuffPost UK. Mais que se cache-t-il derrière ce dernier et comment savoir si l’on est touché.e par ce phénomène ? 

Réseaux sociaux, pandémie, crises : les causes de l' »hyper fatigue »

D’après l’agence de recherches Mintel, l’hyper fatigue serait le résultat d’une combinaison de facteurs comme la pandémie de Covid-19, l’augmentation du coût de la vie, la crise énergétique et géopolitique et les réseaux sociaux. Tant de facteurs extérieurs qui font, parfois, que nous nous sentonstiré.es dans tous les sens, et donc épuisé.es mentalement, physiquement et émotionnellement.

Cette étude met également en évidence l’augmentation radicale de l’anxiété, du burn out et du stress. Deux personnes sur cinq ont d’ailleurs déclaré qu’elles préféraient dormir une heure supplémentaire que de passer du temps avec des amis ou de la famille, soulignent les résultats.

Mais comment en est-on arrivé là ?

La National Health Service (NHS) avance que l’on essaie souvent d’en faire le plus possible au quotidien dans un monde qui tourne 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. L’organisation ajoute que la sensation d' »hyper fatigue » peut être causée par des problématiques psychologiques comme le stress, l’anxiété ou la dépression.

Un terme non-reconnu par les professionnels de santé 

Face à un tel épuisement général, le terme « hyper fatigue » s’est ainsi fait une place. Il n’est toutefois pas reconnu par les professionnels de santé. Le docteur Alaa Ghali, médecin interniste spécialiste du syndrome de fatigue chronique au CHU d’Angers, est clair : « Je n’ai pas entendu ce terme sur le plan scientifique ».

L’expert préfère le remplacer par celui de « fatigue excessive ou d’épuisement« . Mais il souligne que, selon lui, « ce n’est pas seulement l’intensité de la fatigue qui compte, mais aussi sa durée ».

Au fil de ses consultations, il remarque toutefois qu’un certain affaiblissement général s’est installé, notamment depuis la fin de la première vague de Covid-19 à l’été 2020. Un épuisement qui se transcrit différemment selon les individus. En dehors du contexte infectieux lié à la pandémie, « on voit des patients qui présentent une fibromyalgie, des troubles du sommeil comme l’apnée du sommeil ou de l’anémie », énumère le spécialiste.

Le spectre de la psychologie n’y échappe pas. « Une dépression réactionnelle provoque une fatigue physique et cognitive ainsi que des troubles du sommeil », prend le docteur Alaa Ghali en exemple. Avant de s’attarder sur l’environnement actuel des Français.es : « si l’on regarde autre chose comme le trouble de l’humeur, les problèmes de la société, mais aussi mondiaux avec les guerres, bien-sûr que cela a des effets sur l’humain », confirme-t-il. 

Lorsque la fatigue devient une pathologie

Quelque soit le terme utilisé pour qualifié votre fatigue, une chose est sûre, il convient de consulter quand est n’est pas passagère. Comme l’expliquait le Dr Ghali, l’important est d’observer la durée de cet état d’épuisement, « car si la durée se prolonge, la fatigue devient, par définition, sévère ».

On parle alors d’une fatigue chronique, ou d’asthénie, à partir de six mois chez l’adulte et de trois mois chez l’enfant. Pour rappel, la fatigue est qualifiée d’anormale lorsqu’elle n’est pas soulagée par le repos. La personne qui en souffre est alors incapable d’accomplir ses activités quotidiennes et ressent constamment de l’épuisement, de la lassitude ou des faiblesses. Des examens complémentaires permettront de découvrir la cause précise de cet épuisement général et de le soigner, lorsque c’est possible.

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