Présent dans certaines pâtisseries, charcuteries, yaourts ou encore crèmes glacées, l’additif E171, constitué de particules de dioxyde de titane, est interdit depuis janvier 2020 en France. Il serait cependant encore présent dans certains dentifrices. Or, une nouvelle étude de l’Institut national de la recherche agronomique (INRAE), en collaboration avec le Laboratoire nationale de métrologie et d’essais de Paris (LNE) prouve que les nanoparticules de cet additif peuvent directement passer par les muqueuses de la bouche.

L’additif E171 et son absorption

Publiée le 17 mai 2023 dans la revue Nanotoxicology, cette étude s’est d’abord appuyée sur le passage des nanoparticules dans la bouche des cochons, pour ensuite analysé ses effets sur des cellules buccales humaines en culture. Ses résultats démontrent que les nanoparticules sont rapidement absorbées et atteignent ainsi la circulation sanguine. « Une fois passées, celles-ci endommagent l’ADN des cellules en les soumettant à un stress oxydatif, affectant la survie des cellules en croissance », peut-on lire dans le communiqué de l’INRAE.

Parallèlement, l’étude démontre également que ces nanoparticules peuvent non seulement atteindre la circulation sanguine, mais aussi affecter la régénération cellulaire au sein des muqueuses buccales. « Ces travaux soulignent l’importance de prendre en compte l’exposition directe de la cavité buccale à l’additif alimentaire E171 lors de l’évaluation des risques chez l’être humain, aussi bien lors de son usage dans les produits alimentaires, qu’en cosmétique (en particulier pour les dentifrices) et dans les produits pharmaceutiques », conclut le communiqué de l’INRAE.

Des effets néfastes sur la santé déjà connus

Ces nanoparticules de dioxyde de titane sont étudiées depuis de nombreuses années par la communauté scientifique. Dans de précédents travaux réalisés sur des modèles animaux, les chercheurs ont constaté qu’elles pouvaient provoquer l’apparition de cellules précancéreuses dans le côlon, entraînant ainsi l’interdiction de l’additif E171 dans l’alimentation en janvier 2020 en France, puis en Europe en 2022, rappelle l’INRAE.

Une fois ingérées, les nanoparticules s’accumulent dans le foie et la rate après leur absorption depuis l’intestin, mais aussi dans le placenta, avec un risque de contamination pour le fœtus. Cette nouvelle étude menée par l’INRAE sur les conséquences de la présence de l’E171 dans les dentifrices incite ainsi à la plus grande prudence, et à une surveillance accrue des compositions des dentifrices. 

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