Les amateurs des matinales de France Bleu vont devoir faire avec quelques perturbations. Plusieurs journalistes de la radio ont retiré leur droit à l’image à partir de ce mardi matin pour protester contre le statut précaire des personnes chargées de filmer certaines émissions, ont indiqué des militants syndicaux locaux.

Deux des trois intervenants de la matinale de France Bleu Nord ayant ainsi demandé à ne pas être filmés, l’émission ne devrait pas être diffusée comme elle l’est habituellement de 07 heures à 09 heures sur France 3 Nord-Pas-de-Calais, a précisé Mathieu Darriet, cosecrétaire du SNJ-CGT Radio France et journaliste sur France Bleu Nord.

Un bras de fer avec Eden Press

Selon ce syndicaliste, une dizaine d’autres locales ont prévu un retrait similaire à partir de ce mardi, dont celles de Paris, Bordeaux, Le Mans, Limoges ou encore Rouen. A Aix-en-Provence également, l’animateur et les trois journalistes de France Bleu Provence ont aussi décidé de retirer leur droit à l’image.

Les journalistes protestent de cette manière contre le statut précaire des éditeurs visuels employés afin de mettre en images les journaux radio, qui sont employés en CDD d’usage par un sous-traitant privé, Eden Press. Ce dernier a en effet décidé de ne pas renouveler le contrat des éditeurs visuels ayant travaillé plus de trois ans à la rentrée prochaine, « un licenciement qui ne dit pas son nom » selon le SNJ-CGT de Radio France.

Radio France botte en touche

« Ce qu’on demande, c’est que Radio France utilise son statut de donneur d’ordre pour que les éditeurs visuels puissent travailler plus longtemps que trois ans », a expliqué Mathieu Darriet, rappelant qu’un renouvellement de l’appel d’offres est prévu à la fin de l’année.

« Dans notre secteur, la règle limitant à trois ans les missions assurées par les collaborateurs en CDD/U s’applique partout, dans le privé comme dans le public » et « convient en général assez bien à la nature de nos activités, à leur saisonnalité et aux journalistes eux-mêmes », a pour sa part réagi le président d’Eden Press Grégoire Olivereau. « Plusieurs possibilités peuvent s’offrir » aux éditeurs visuels concernés, « comme une évolution vers un autre poste dans l’entreprise, l’encadrement des équipes détachées auprès de nos clients ou sur un autre programme dont Eden est en charge », a-t-il ajouté.

Sollicitée, la direction de Radio France a renvoyé vers son prestataire. « Nous ne souhaitons pas intervenir ou commenter les décisions d’un prestataire extérieur (Eden Press) qui emploie les éditeurs visuels dans le cadre des matinales filmées France Bleu/France 3 », a-t-elle indiqué.

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