La 76e édition du Festival de Cannes s’est clôturée ce samedi 27 mai 2023 avec la remise de la Palme d’Or à la réalisatrice française Justine Triet pour son film “Anatomie d’une chute”. Mais son discours politique ne passe pas du tout auprès de Rima Abdul Malak et du gouvernement.

Un prix qui fait parler… mais pas pour des raisons artistiques ! C’est Justine Triet qui a remporté la Palme d’Or du 76e festival de Cannes avec le film Anatomie d’une chute, ce samedi 27 mai 2023. Dans son long-métrage, la réalisatrice française dresse un remarquable portrait d’une femme accusée d’avoir tué son mari dans une ambiance à la fois toxique et poignante. Une victoire aussi pour les femmes de ce milieu très masculin puisqu’elle n’est seulement que la troisième réalisatrice à recevoir le prestigieux prix, après la Néo-Zélandaise Jane Campion en 1993 pour La leçon de piano, et la Française Julia Ducournau, récompensée en 2021 avec Titane.

“Socialement, c’est là où c’est le plus choquant…”
Or, passé les remerciements d’usage, Justine Triet a enchaîné avec un discours politique, rendant hommage à la “contestation historique, extrêmement puissante, unanime, de la réformedes retraites”, qui a selon elle “été niée, réprimée de façon choquante et ce schéma de pouvoir dominateur de plus en plus décomplexé éclate dans plusieurs domaines”, a-t-elle déclaré et d’ajouter : “Evidemment, socialement, c’est là où c’est le plus choquant, mais on peut aussi voir ça dans plusieurs autres sphères de la société et le cinéma n’y échappe pas. La marchandisation de la culture que le gouvernement néolibéral défend est en train de casser l’exception culturelle française, cette même exception culturelle sans laquelle je ne serai pas là devant vous”, a-t-elle fermement avancé sous les applaudissements du public présent dans le palais des Festivals.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que son discours n’’est pas du tout passé auprès de Rima Abdul Malak ! La ministre de la Culture a en effet aussitôt réagi sur Twitter, faisant part de sa consternation face aux mots de la réalisatrice : “Estomaquée par son discours si injuste”, écrit-elle, rappelant que le modèle français du cinéma permet une “diversité unique au monde”. Un point de vue partagé par Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’industrie. “Anatomie de l’ingratitude d’une profession que nous aidons tant… et d’un art que nous aimonstant !”, a t-il également écrit sur Twitter. Alors que la gauche salue la prise de parole courageuse de la réalisatrice, Jean-Luc Mélenchon en tête, qui tweete : “Cannes revient à satradition. C’est la gauche résistante qui a créé ce festival.”

F.V.

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