L’artiste vient de faire revivre le générique de Goldorak avant de se lancer dans un concert très jazzy…

Ici Paris : Vous aurez 74 ans le 18 mai, comment allez-vous ?

Jean-Pierre Savelli : Très bien. On a fait un beau spectacle de manga lors du festival Mang’Azur à Toulon et on va organiser bientôt un hommage à Michel Legrand. Je suis un chanteur caméléon !

Dans l’album Manga Story, vous chantez des génériques de dessins animés. Lesquels ?

Avec ma femme, on a monté ce spectacle qui regroupe Goldorak, Albator, Il était une fois l’espace, X-Or… Sandry chante Au pays de Candy et Maya l’abeille. On a de superbes costumes, des acrobates et des danseurs !

Pour quel public est ce spectacle ?

Un public très large ! Les jeunes connaissent plus les génériques actuels que ceux de 1978 à 1983. Par contre, ceux qui avaient 8 ans en 1978 apportent les pochettes des 45 tours que leur avaient achetés leurs parents à l’époque. Ces adultes me disent que ça les ramène en enfance, ça leur fait penser au Club Dorothée.

De quoi est fait votre album Entre jazzy et ballades ?

Le concert aura lieu le 28 mai à La Valette-du-Var entouré de mes musiciens varois et d’une choriste. Je revisiterai une quinzaine de titres les plus connus de Michel Legrand dont Les Parapluies de Cherbourg, Les Demoiselles de Rochefort, Peau d’Âne, que j’avais chanté dans le film. Je partagerai aussi les chansons que Michel m’a écrites, car c’était mon producteur de 1969, quand je suis arrivé à Paris, à 1972.

Des titres qu’on ne connaît pas…

Non. Il m’a écrit des textes pour les festivals de Tokyo et Rio. Avec lui, j’ai voyagé partout dans le monde pour représenter la France.

Sans lui, vous ne seriez pas devenu chanteur ?

Mon père, le chanteur Carlo Cotti, était venu à Paris pour rencontrer une copine à lui, Georgette Plana. Elle lui a donné rendez-vous à Pleyel : c’était le Carrefour Pleyel (à Saint-Denis, ndlr), mais le taxi nous a emmenés Salle Pleyel ! J’ai vu une plaque “Productions Michel Legrand”. J’ai rencontré sa mère qui m’a présenté son fils ! Michel m’a dit qu’il aimait mon timbre de voix… Quelques mois après, j’ai envoyé à ma famille le contrat signé. Il a été le producteur de mes premiers 45 tours.

Quel homme était-il ?

Très talentueux ! Il vient d’une famille de musiciens. Son père, Raymond, était compositeur. Je me souviens qu’il écrivait pour des orchestres de cinquante musiciens ! J’ai admiré l’homme, il était toujours très cool avec moi. Il me disait juste : « Je n’aime pas trop quand tu chantes avec ta voix de tête », mais jamais de faire comme ci ou comme ça. Il m’a conseillé d’entrer au Conservatoire, mais j’avais envie de chanter, pas d’apprendre un instrument. Il m’a rétorqué : « Alors, il va falloir que tu composes car tu ne rencontreras pas toujours des gens pour cela dans ta carrière. » Quelques années plus tard, j’ai composé mes propres chansons.

L’avez-vous vu avant sa mort ?

Non, malheureusement. Et je n’avais pas de contact avec sa dernière femme. J’ai participé à un film, qui sort en novembre sur France Télévisions, sur les personnes avec lesquelles il a travaillé, notamment aux États-Unis. J’ai fait Les Uns et les Autres de Lelouch (1981) avec Géraldine Chaplin, car il avait pensé à moi pour doubler Manuel Gélin. C’est à la suite de ce reportage que j’ai décidé de faire cet hommage.

Vous êtes toujours aussi fusionnels avec votre épouse, Sandry ?

Oui ! On a notre école de comédie musicale à La Valette, où on vit. Elle donne des cours de zumba, et il y aura un spectacle le 18 juin. Le concert Les Années 70-80 continue cet été dans le Sud.

Votre fille Lola, bientôt 20 ans, chante-t-elle toujours ?

Moins, car elle est dans une école d’audiovisuel à Nice. Elle se produit avec un groupe dans des bars dont son copain, batteur.

Retournez-vous en Corse, d’où votre père est originaire ?

Rarement, mais j’ai encore des cousins près de l’île Rousse. J’avais fait deux singles là-bas dont Una terra. J’espère y aller avec l’hommage à Michel.

Vous n’êtes plus en contact avec Sloane ?

Non, je ne veux pas ! J’entends ce qui se dit, je lis, mais je n’attaque pas et ne réponds pas.

PROPOS RECUEILLIS PAR ELSA CHEMOR

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