Depuis le mercredi 10 mai 2023, Roschdy Zem est à l’affiche du film Le Principal, de Chad Chenouga. Acteur depuis plus de 35 ans, le comédien franco marocain a su faire ses preuves au cinéma comme au théâtre, ainsi que sur le petit écran. Toutefois, il a lui aussi subi le racisme crasse qui existe encore dans le monde du showbusiness.

Une humiliation dans les années 2000

Dans une interview accordée à Libération le 9 mai 2023, dans le cadre de la promotion de son nouveau film, Roschdy Zem est revenu sur ses débuts dans le monde du cinéma. En 1987, Josiane Balasko lui confie son premier petit rôle devant les caméras pour son film Les Keufs. Il lui faudra toutefois attendre 2000 et le long-métrage Ma petite entreprise pour que sa carrière ne décolle véritablement.

En dépit de ses nombreux succès, à la fin des années 2000, il raconte avoir été écarté d’un projet, juste avant le tournage. Le réalisateur l’appelle, et lui lance cette phrase assassine : « On a un problème, l’actrice principale ne veut pas partager l’affiche avec un Arabe. » Roschdy Zem se voit alors écarté du projet, et se souvient encore de la cuisante humiliation ressentie. « Aujourd’hui je suis encore en colère contre lui, et triste pour elle, mais à l’époque, je me sentais humilié », affirme-t-il.

« C’est pénalement répréhensible »

Invité sur le plateau de Quotidien le 9 mai 2023, Roschdy Zem affirme toutefois que ce genre d’attitude n’était pas rare à l’époque. Il n’est d’ailleurs pas le premier à évoquer le racisme dans le milieu du showbusiness, et plus particulièrement dans celui du septième art. « Il faut voir cet évènement à l’aune de ce qu’était le cinéma il y a vingt ans (…) À l’époque, on pouvait très bien dire à un acteur comme argument : ‘Tu es viré parce que tu es arabe' », regrette-t-il.

L’acteur estime toutefois que les choses ont quelque peu changé aujourd’hui : « Ce qui est intéressant aujourd’hui, c’est que c’est pénalement répréhensible. C’est pour ça que j’ai évoqué cette triste anecdote parce que les choses bougent. Avec le journaliste de Libération, on a voulu constater ça. Qu’est-ce qui a changé aujourd’hui ? Mais tous les acteurs ont eu leur lot d’humiliation, et je n’y ai pas échappé. »

Estime-t-il pour autant que les mentalités des réalisateurs ont changé ? « J’espère pour eux. C’est leur problème pas le mien », conclut-il. Multi-récompensé, salué par la critique et par ses pairs, félicité par le public, Roschdy Zem a su prouver son talent, en dépit de l’adversité. Et ce aussi bien en tant qu’acteur qu’en tant que réalisateur.

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