La mode opère à l’heure actuelle un virage éthique et écologique sans précédent. Peu présente il y a quelques années pourtant, la question de la mode green est désormais sur toutes les lèvres : les marques de luxe délaissent une à une la fourrure animale, les enseignes de fast-fashion se rachètent une conscience en réalisant des collections capsule éco-responsables tandis que les labels émergents réconcilient prêt-à-porter désirable et fabrication responsable.
Si les consommateurs sont désormais en quête d’une mode éthique et durable, ils ne veulent pas sacrifier leur style pour autant. Une exigence à laquelle les jeunes créateurs répondent en faisant rimer chic et éthique dans leurs collections. Cela passe, entre autre, par l’utilisation de matières bio, naturelles, locales telles que le coton certifié GOTS (Global Organic Textile Standards), le chanvre, le lyocell ou le lin.
Les labels adoptent également une démarche plus transparente envers les consommateurs : étapes de production détaillées, impact environnemental du processus de fabrication mesuré… le consommateur a désormais accès à toutes les informations relatives à l’élaboration du vêtement. Prônant une consommation réfléchie, de plus en plus de marques émergentes produisent en quantité limitée et ne pratiquent pas les soldes.
Tour d’horizon – non exhaustif – des marques qui ont fait de la production responsable une composante essentielle de leurs vêtements éco-friendly.
Réuni, le label d’essentiels
Thinking Mu, le vestiaire espagnol engagé
C’est la jeune marque espagnole éco-responsable dont tout le monde parle. Au programme, des pièces streetwear et vitaminées, confectionnées à partir de matières biologiques ou naturelles. Parmi elles, on compte les fibres de bananes, les fleurs séchées, le cuir à tannage végétal ou encore les bouteilles en plastique recyclées. Trash, sa collection zéro déchet, est quant à elle réalisée à partir de déchets de vêtements et de matières synthétiques recyclées.
La griffe assure, et ce depuis sa création, la fabrication de ces vêtements en Espagne ou dans la même usine familiale en Inde. Un partenariat à long terme, qui permet de préserver les savoirs-faire historiques du pays tels que l’impression au cadre ou la broderie artisanale.
Et comme le label espagnol ne fait pas les choses à moitié, il ne pratique pas les soldes. L’objectif ? résister à la dictature imposée par la fast-fashion. « Ceci n’est pas un acte de cupidité, mais un acte de conscience qui permet de créer une nouvelle façon de consommer et d’ouvrir des portes à de nouvelles opportunités durables » peut-on lire sur le site de la marque.
thinkingmu.com, entre 40 et 130 euros.
Stella Pardo, la griffe française qui donne l’exemple
Éthique, engagée et éco-responsable, tels sont les mots qui définissent la marque française Stella Pardo. Fervente partisane de la slow fashion, la griffe détonne par la sincérité de sa démarche. Cinthya, la créatrice de la griffe, représente une passerelle entre le Pérou et la France, ses deux pays de coeur.
Imaginées à Paris, les pièces ont la particularité d’être cousues à la main par une communauté « de mères tricoteuses célibataires » à Lima. L’objectif ? Mettre en valeur la créativité française et l’artisanat péruvien, tout en participant au développement local de chacun.
Parmi les matières naturelles et biologiques utilisées par la griffe, on retrouve la laine alpaga, le coton péruvien et le coton Pima, une fibre végétale située sur une zone aride du pacifique péruvien qui consomme très peau d’eau. Et comme la marque agit pour la préservation de la nature et des traditions locales, les teintures à base de fleurs et de plantes sont réalisées grâce à des techniques ancestrales incas. Un sans-faute.
stellapardo.com, entre 180 et 480 euros.
Polère, une mode responsable aux accents 80’s et 90’s
Créer des modèles uniques et colorés à partir de matériaux de seconde main, tel est l’objectif de la marque française Polère. Des chemises, des pulls et des tops, réalisés à la main, à partir de polaires provenant de brocantes, d’amis ou de membres de la famille. Résultat, une allure décomplexée, genderless et réconfortante, aux influences eighties et nineties.
Et pour limiter au maximum son empreinte environnementale, la griffe s’engage à réaliser tous ses vêtements en France. Une belle façon de s’inscrire dans une mode circulaire et d’aller à contre-courant des fabrications massives de la fast-fashion.
polerebrand.com, entre 85 et 115 euros.
Marcia, le label éco-responsable de l’été
Fondée par la parisienne Emma Reynaud, la griffe Marcia séduit la fashion sphèreavec des célébrités comme Adele Exarchopoulos, Caroline de Maigret ou encore Ana Girardot. Au programme, une garde robe éco-responsable aux allures nineties, composée de pièces aussi sensuelles que confortables.
La clé de ce succès made in France ? L’intégralité des vêtements de la marque est conçue à partir d’un seul tissu, le nylon ECONYL®. Une fibre recyclable à l’infini, fabriquée à partir de déchets qui ont été récupérés dans les décharges et les océans du monde entier. Un choix judicieux, qui permet à la marque de créer de nouvelles pièces sans nouvelles ressources. Notre coup de cœur, la robe tube Tchikiboum, découpée sur le côté pour dévoiler subtilement le corps, de jour comme de nuit. De quoi faire rimer chic et éthique.
marciawear.com, entre 225 et 565 euros.
Noyoco, la griffe unisexe durable
Baptisée Noyoco (diminutif de No Youth Control), la griffe éco-responsable fondée par les deux parisiens Alexis Bance et Louis Goulet séduit par ses pièces abordables de qualité. L’objectif ? « Proposer un vestiaire mixte et éco-responsable : des pièces minimalistes et faciles à porter dans de belles matières à faible impact environnemental » expliquent les deux créateurs.
En plus d’utiliser des matières naturelles, la marque réutilise des chutes de grandes maisons pour ses nouvelles créations. 50 à 70% des vêtements du label sont issus de surplus de production, d’annulations de designers ou de fins de stocks. Résultat, une chaîne d’upcycling qui permet à la griffe de réduire ses déchets et de revaloriser des matière de haute qualité dites deadstock qui avaient vocation à être jetées.
noyoco.com, entre 45 et 280 euros.
Mauro Pesoa Diseño de Autor, l’artisanat argentin
La marque éponyme du créateur argentin Mauro Pesoa repose sur l’amour d’une mode slow et circulaire. Grand gagnant du Martin Fierro de la moda en 2019, un prix visant à récompenser les talents argentins, Mauro Pesoa prône le retour à une mode artisanale. C’est dans son atelier situé dans la ville de Formosa, que le designer a appris la vannerie, l’art de tresser des fibres végétales avec sa mère.
Ses collections se composent principalement de coton sans pesticides et d’osier, une matière qu’il faut tremper et préparer une heure avant son utilisation. Dans une démarche de transparence, le créateur argentin a placé des codes QR sur les vêtements de sa dernière collection Oficio Ancestral. En les scannant, le client peut avoir accès à toutes les informations concernant la fabrication du vêtement.
Prix sur demande via instagram @mauropesoadeautor.
Graine, la marque qui aime la nature
Né d’un duo créatif père-fille, le label Graine place la nature au cœur de la création. Au programme, des pièces simples et intemporelles aux couleurs brutes, inspirées du paysage végétal qui évolue au fil des saisons. Un potager près du centre de Bordeaux, une campagne basque à proximité de Biarritz, une maison familiale au cœur de la Sologne… tels sont les endroits qui inspirent les pièces des collections.
Alors que les salopettes, les tee-shirts, les pantalons, les vestes ou les sweat-shirts sont confectionnés avec du coton biologique, les boutons des vêtements sont réalisés en corozo, un ivoire végétal qui remplace le plastique.
Et pour rendre hommage aux graines, quintessences même de la nature qui ont inspiré le nom de la griffe, le label réalise des étiquettes à partir de semences écologiques de fleurs et de légumes. Une idée qui permet aux clients de cultiver leurs propres graines, en mettant les étiquettes de leurs vêtements en pot ou en pleine terre, puis en partageant l’évolution de leur « petit potager » avec la communauté Graine. Une ode – stylée – à la nature.
www.graineclothing.com, entre 39 et 130 euros.
Nous Etudions, la marque argentine engagée
https://www.instagram.com/p/B6t8sOultGB/
C’est la première fois qu’un label argentin est retenu pour la demi-finale du prix LMVH 2020. Fondée par la créatrice Romina Cardillo en 2014, la griffe Nous Etudions séduit par sa philosophie écologique et ses vêtements surdimensionnés.
Symbole d’une mode green qui banni le cuir et la fourrure depuis ses débuts, la marque se fait connaître grâce à sa participation au projet Next Green Talents de Vogue Italie et Yoox pendant la Fashion Week milanaise en février dernier. L’allure géométrique et résolument futuriste des pièces fabriquées à la main attire également l’attention de la griffe Nike, qui réalise une collection capsule avec le label en 2019.
« La mode peut être un générateur de changement et elle peut fonctionner de manière éthique sans nuire à aucun être vivant » affirme la créatrice dans une interview accordée au Vogue Argentine. Une marque vegan et durable, dont les vêtements faits-sur mesure sont réalisés à partir de matériaux biotextiles comme le kombucha et le maté.
www.nousetudions.com, prix sur demande.
Reformation, le label made in Los Angeles
Made in L.A., les pièces coolissimes et hautement féminines du label Reformation sont produites à partir de matières éco-responsables.
À l’heure actuelle, la griffe composte et recycle près de 75% de ses déchets organiques et textiles. L’objectif ? Atteindre plus de 85% dans un futur proche. Depuis 2015, le label américain assure également une empreinte carbone neutre, tout en investissant dans des programmes qui remplacent les ressources dépensées.
Grâce à son partenariat avec Brazilian Rosewood Amazon Conservation Project (Projet de conservation de l’Amazonie brésilienne) et BEF’s Water Restoration Program ( Programme de restauration de l’eau de la Fondation environnementale de Bonneville), la griffe a compensé ses émissions d’eau et de déchets utilisés en 2018. Au total, plus de 400 hectares de la forêt amazonienne ont été protégés de la déforestation et près de 103 millions de litre d’eau douce ont été distribués aux rivières et zones humides asséchées de la Californie. Rien que ça.
www.thereformation.com, entre 48 et 530 euros.
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