Cela faisait six ans que la si peu oubliable voix de Feist n’avait pas résonné. Multitudes a été un spectacle bien vivant d’abord, montré pendant deux ans au Canada, mêlant musique, sons et vidéo dans un élan très expérimental salué par la critique. La majorité des titres du disque viennent de là, explique Feist : « C’était comme un procédé inversé, qui n’aurait pu exister si l’effondrement global que nous connaissions à l’époque n’avait pas rendu possible un spectacle si étrange« .
Mais l’écriture elle-même a été bouleversée par la pandémie, les confinements, et une autre déflagration dans la vie de la chanteuse et musicienne : « La pandémie est arrivée seulement quatre mois après que je suis devenue mère, et tout à coup j’avais cette personne minuscule dans mes bras, et comme chez tous les parents, mon cœur est devenu vulnérable« , explique-t-elle aujourd’hui.
« J’ai ressenti comme un désir désespéré d’écrire, comme un besoin de me situer. »
à franceinfo
Ainsi, jamais peut-être n’avait-elle écrit des morceaux si purs, honnêtes, à nu parfois. Une chanson particulière, aussi, Of Womankind. Un chant de sororité unissant les femmes, elle qui a quitté la tournée d’Arcade Fire dont elle assurait la première partie l’année dernière, après des accusations d’agressions sexuelles visant le chanteur du groupe.
Le titre est venu alors qu’elle était confinée avec de jeunes femmes de son entourage : « J’étais au plus proche de la Génération Z et de ses aspirations… Et puis il y a eu le mouvement Black Lives Matter, MeToo, et j’ai eu cette opportunité rare de faire de chaque dîner une rencontre avec des esprits rigoureux, baignés dans une époque que je n’ai pas connue à leurs âges ; Womankind est devenue comme une conversation entre plusieurs générations« . Et comme toujours, la voix aérienne de Feist ne fait que souligner la puissance de ses chansons.
Feist, Multitudes (Polydor). Album disponible.
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