- Nos niveaux de dopamine influencent notre envie de faire du sport
- Avec moins de dopamine, l’exercice est perçu comme plus difficile
- Une influence hormonale spécifique à l’effort physique
La motivation est l’une des clés d’une pratique sportive pérenne et appréciée dont découlent des bienfaits physiques et psychiques.
Mais nous ne semblons pas tous égaux en termes d’envie de faire de l’exercice. Alors que certains de nos proches enchaînent les séances pour le plaisir, il est parfois compliqué de se persuader d’enfiler ses chaussures de running pour sa sortie sportive hebdomadaire.
Pourtant, nul besoin de culpabiliser devant cette différence selon les chercheurs de la John Hopkins School of Medicine (États-Unis). Dans une nouvelle étude, publiée le 1er avril 2023 dans la revue NPJ Parkinson’s Disease, ils affirment que tout est une question d’hormones.
Nos niveaux de dopamine influencent notre envie de faire du sport
Au cœur de l’étude, le rôle de la dopamine dans la motivation à faire un effort physique. La dopamine est l’une de celles qu’on surnomme les hormones du bonheur.
“La dopamine est une petite molécule produite par certains de nos neurones. Ils l’utilisent comme messager chimique, pour transmettre des informations à différents circuits cérébraux : c’est ce que l’on appelle un ‘neurotransmetteur’. La dopamine guiderait bon nombre de nos comportements, en provoquant la sensation de plaisir”, indique l’INSERM sur son site.
D’après des chercheurs américains, relayés par Science Daily, différentes études auraient déjà montré que “les personnes ayant un niveau de dopamine accru sont plus disposées à faire des efforts physiques pour obtenir des récompenses”. Ainsi, leur étude s’est concentrée sur “le rôle de la dopamine dans l’auto-évaluation des efforts nécessaires pour une tâche physique, sans la promesse d’une récompense”.
Avec moins de dopamine, l’exercice est perçu comme plus difficile
Pour la mener à bien, les scientifiques ont organisé plusieurs expériences, sur un échantillon de 19 personnes, diagnostiquées de la maladie de Parkinson. “Une condition dans laquelle les neurones du cerveau qui produisent de la dopamine meurent progressivement, provoquant des mouvements involontaires et incontrôlables tels que des tremblements, de la fatigue, une raideur et des troubles de l’équilibre ou de la coordination”, soulignent les chercheurs.
D’abord, dix volontaires ont dû effectuer la même tâche physique (serrer une poignée équipée d’un capteur) deux jours différents à quatre semaines d’intervalle. Le premier jour, les patients ont pris “leur médicament de dopamine synthétique quotidien standard comme ils le feraient normalement”. Le second, on leur a demandé de ne pas prendre leur médicament pendant au moins 12 heures avant d’effectuer le test de compression. En parallèle, ils devaient estimer la quantité d’effort qui leur serait nécessaire pour compléter l’exercice.
“Lorsque les participants avaient pris leur médicament de dopamine synthétique régulier, leurs auto-évaluations des unités d’effort dépensées étaient plus précises que lorsqu’ils n’avaient pas pris le médicament. En revanche, lorsque les patients n’avaient pas pris le médicament, ils surestimaient systématiquement leurs efforts – ce qui signifie qu’ils percevaient la tâche comme étant physiquement plus difficile”, annoncent les chercheurs.
Une influence hormonale spécifique à l’effort physique
Une autre expérience a ensuite prouvé que “l’influence de la dopamine sur les préférences de prise de risque” était spécifique à l’effort physique. “Une troisième expérience offrait aux participants le choix entre obtenir une petite somme d’argent garantie ou, par un jeu de pile ou face, n’obtenir rien ou une somme d’argent plus élevée. Les résultats n’ont montré aucune différence dans la prise de risque entre les sujets les jours où ils ont pris leurs médicaments et ceux où ils ne l’ont pas fait”, résume Neuroscience News.
“Ces résultats suggèrent que le niveau de dopamine est un facteur essentiel pour aider les gens à évaluer avec précision l’effort requis par une tâche physique, ce qui peut affecter de manière significative l’effort qu’ils sont prêts à fournir pour de futures tâches. Par exemple, si quelqu’un perçoit qu’une tâche physique demandera un effort extraordinaire, il se peut qu’il soit moins motivé à le faire”, appuie le responsable de l’étude Vikram Chib.
Le chercheur indique poursuivre ses recherches autour de la dopamine, dont “une signalisation inefficace pourrait aider à expliquer la fatigue chronique dans des pathologies telles que la dépression et le Covid long ».
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