Après son dernier album De la friche sorti en 2021, le mélomane revient à l’électro avec son surprenant Dans cent ans (Pan European Recordings). Le Parisien expatrié à Bruxelles s’est sensiblement inspiré de papillons, dessins mystérieux ou encore de feux follets pour ses mélodies poétiques et ésotériques.

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"Le rêve du papillon" de Tchouang-tseu

Sur le morceau ??, il a enregistré avec son talkie-walkie un titre faisant référence à la fameuse fable du sage ayant rêvé être un papillon, se demandant s’il n’était pas plutôt un papillon rêvant d’être un sage.

Illusionniste du son à la voix alanguie, Flavien Berger a beaucoup de talent, mais surtout pas celui de nous endormir…

Vimala Pons

Le musicien a composé la B.O. de Tout le Monde aime Jeanne de Céline Devaux, réalisé l’album Consolation de Pomme et inventé un opus pandémique inspiré des herbiers.

Ainsi, Flavien Berger traversa les univers et rêva qu’il regardait la vidéo d’une personne traînée au sol parmi des décors. Il a demandé à Vimala Pons de mettre en scène son rêve dans le clip de Feux follets, qu’elle a réalisé.

Un dessin signé du musicien

Un diable peu menaçant trône sur une pochette dessinée par Flavien Berger, symbole d’un ésotérisme qui traverse l’album, avec des slows mystiques comme sur le titre Jericho et des paysages où « la neige restera rose ».

Le titre 666666 boucle la boucle avec le morceau 88888888 de l’album Leviathan sorti en 2015, premier volet de cette trilogie accomplie (avec Contre-temps en 2018).

Les feux follets

Flavien Berger a enregistré l’album reclus en Belgique, où il vit désormais. Il amplifie le dialogue avec les ombres sur Feux follets – cette petite flamme oscillant dans la nature et qui semble l’envoûter. « Le cœur aussi me serre et si c’est à refaire / Oh oui je réitère, la fête au cimetière », chante-t-il, ou encore : « Je te rassure ma sœur / les souvenirs macèrent / et redonnent des fleurs. »

En concert le 14 avril à Hérouville Saint-Clair (14), le 15 avril au festival Mythos à Rennes, le 21 avril au Printemps de Bourges puis les 4 et 5 mai à l’Olympia à Paris.

Cette chronique a été initialement publiée dans le magazine Marie Claire numéro 848, daté mai 2023.

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