Si le télétravail séduit les employés, adeptes de la flexibilité offerte par cette pratique, elle n’est pas toujours au goût des employeurs, inquiets de la productivité de leurs salariés. Publiée le 24 mars 2023, une enquête menée aux États-Unis par la plateforme de ressources professionnelles ResumeBuilder affirme que 96% des entreprises américaines utilisent au moins un logiciel de surveillance. Dans 5% des cas, leurs salariés n’ont même pas été mis au courant.

La défiance des patrons envers leurs employés

Menée auprès de 1000 entreprises, cette enquête dévoile les différentes méthodes utilisées par les patrons pour surveiller que leurs salariés en télétravail sont bien en train de s’activer. Ainsi, 37% des employeurs sondés affirment exiger l’activation de la webcam de leurs employés durant l’intégralité de leur journée de télétravail. Des flux vidéos surveillés en moyenne deux à quatre heures par jour par les patrons.

En parallèle, 62 % des employeurs surveillent l’activité en ligne de leurs employés, via des applications de travail, ou encore en limitant l’accès à certains sites ou applications – notamment les plateformes de streaming, dans 49% des cas – sur les ordinateurs fournis par l’entreprise à leurs salariés. Enfin, 44,7% des entreprises surveillent l’activité de leurs salariés via des outils biométriques, en faisant par exemple des captures d’écran aléatoires, ou en enregistrant les frappes du clavier.

Attention aux logiciels illégaux

Selon le baromètre LinkedIn publié le 28 novembre 2022, la France propose seulement 6% d’offres d’emploi en télétravail. La plateforme précisait toutefois à l’époque que 56% des salariés sondés étaient en télétravail partiel ou total, et que cette méthode d’organisation était souhaitée par six personnes sur dix. Toujours très utilisé en France depuis la crise du Covid-19, le télétravail est toutefois encadré par des lois très strictes en France. Il doit être mis en place dans le cadre d’un accord collectif ou, à défaut, dans le cadre d’une charte élaborée par l’employeur après avis du comité social et économique (CSE), s’il existe.

Le 11 mai 2022, un rapport de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) rapportait une hausse des cas de surveillance du salarié par l’employeur, et notamment une augmentation de 83 % des plaintes reçues sur la surveillance des salariés concerne des dispositifs de vidéosurveillance au travail.

Le site du Service public rappelle notamment que « Tous les dispositifs de surveillance constante comme l’obligation d’activer sa caméra ou son micro tout au long de son temps de travail, le partage permanent de l’écran ou les outils enregistreurs de frappe au clavier ne sont pas autorisés. » L’article L1222-4 du Code du travail précise par ailleurs : « Aucune information concernant personnellement un salarié ne peut être collectée par un dispositif qui n’a pas été porté préalablement à sa connaissance. »

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