Ravie de reprendre du service dans "The Voice" aux côtés notamment des petits nouveaux Bigflo et Oli, Amel Bent est aussi fière de faire partie de la troupe des Enfoirés dont la mission est d’aider les plus modestes. Une générosité dont elle a bénéficié enfant et qui l’a marquée à jamais. Rencontre avec cette maman de trois enfants à l’organisation bien rodée ! Interview exclusive pour Le Journal des Femmes.
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Quel est votre regard sur les petits nouveaux, à savoir Bigflo et Oli ?
Amel Bent. Je les trouve extrêmement drôles et touchants. C'est amusant de les voir verbaliser tous leurs ressentis, de voir leurs doutes quand ils disent qu'un talent n'ira jamais chez eux par exemple. Cela permet de redécouvrir la mécanique des auditions à l'aveugle à travers eux. Je trouve qu'ils s'expriment très bien et qu'ils ont une manière de dire les choses avec beaucoup de sincérité et d'authenticité. Je trouve Flo extrêmement drôle et il m'a fait mourir de rire tout au long de l'aventure. Ils ont toute leur place et ce sont de supers coachs.
Qu'est-ce qui vous pousse à vous retourner ?
Amel Bent. Ma démarche est très honnête. Je le fais quand je ressens quelque chose. Parfois c'est de l'émotion pure, parfois de l'admiration pour quelqu'un qui chante très bien. Me retourner est une façon de récompenser le talent et son travail.
"J'ai besoin de comprendre tout le cheminement qui mène à un non"
Vous avez aussi été coach de The Voice Kids. Quelle est la différence entre les deux programmes ?
Amel Bent. J'ai découvert The Voice avec The Voice Kids et c'était un plongeon dans l'inconnu. Les enfants m'ont bluffée tout simplement. Scolarisés, ils ne viennent pas chercher la même chose qu'un adulte et veulent vivre une expérience, une aventure. C'est plus léger pour eux même si la passion et le talent sont là. Ils ne jouent pas leur vie comme les adultes où il y a une question de survie et une urgence. Chez les adultes, de nombreux artistes viennent pour changer leur vie. Nous assistons à des changements de vie et à la réalisation de grands rêves.
Vous avez expliqué que vous étiez très sensible en raison de votre haut potentiel intellectuel (HPI). Est-ce compliqué pour vous dire non à un talent ?
Amel Bent. Ce n'est pas le non qui est difficile à gérer mais l'incompréhension. Il faut que je comprenne les choses sans quoi je les ressens vite comme une injustice. J'ai besoin de comprendre tout le cheminement qui mène à un non que ce soit le mien ou celui de quelqu'un qui est en face de moi. Quand je dis non, j'ai besoin de me justifier, d'expliquer, de bien nommer les choses et d'utiliser les bons mots. C'est important pour moi émotionnellement car, parfois, quand je n'ai pas eu le bon mot, cela peut macérer dans ma tête et créer de l'angoisse ou de l'anxiété. C'est comme cela que je fais avec mes enfants. Quand je leur dis non, j'explique toujours pourquoi.
Vous avez participé aux 20 ans de La Nouvelle Star et vous sembliez extrêmement émue de chanter La Bohème de Charles Aznavour qui vous a permis d'être repérée au casting : pourquoi ?
Amel Bent. Cela m'a replongée dans un moment clé de ma vie et ce n'est pas rien. Je me suis retrouvée face aux membres du jury, sur la scène et avec la chanson passée lors du casting. C'est ce cocktail qui a fait basculer mon existence. Cela m'a remué.
Certains artistes préfèrent oublier qu'ils ont été révélés par des télécrochets : est-ce que c'est important pour vous de dire que c'est en partie grâce à La Nouvelle Star que vous avez pu éclore ?
Amel Bent. Je n'ai pas envie de renier mon histoire et La Nouvelle Star est le début en tout cas aux yeux du public. Pour moi c'est important d'être à l'aise avec mon parcours.
"C'est grâce à des associations que j'ai pu partir voir la mer"
Dove Attia vous a présenté ses excuses pour vous avoir qualifiée de chanteuse de karaoké : les avez-vous acceptées ?
Amel Bent. Bien sûr que oui. C'est amusant car ce passage fait partie des moments de télévision. A l'époque, les membres du jury envoyaient des "scuds" ce que nous ne faisons pas du tout à The Voice. La phrase de Dove Attia m'a un peu blessée sur le moment. Mais, dès l'audition suivante, il m'a présenté ses excuses et pas que car il m'a soutenue jusqu'à la fin.
Avez-vous gardé des liens avec les membres du jury ?
Amel Bent. On se voit de loin en loin. Quand j'ai revu Dove Attia, André Manoukian et Marianne James, c'est comme si je recroisais des profs en dehors de l'école. Il y a beaucoup de proximité dans l'enceinte de l'école mais à l'extérieur il y a une certaine forme de pudeur. J'ai des relations différentes avec Manu Katché car je suis devenue très amie avec sa femme Laurence donc on se voit lors de dîners.
Vous faites partie de la troupe des Enfoirés dont le grand concert a été diffusé sur TF1 ce 3 mars. La considérez-vous, comme d'autres artistes, comme une grande famille ?
Amel Bent. Ce qui est important pour moi c'est ce à quoi on sert quand on est dans cette troupe. Quand on a rencontré les gens de l'association des Restos du Cœur qui nous expliquent à quel point le concert et les ventes de CD et de DVD apportent à l'association, on se dit que bloquer cette semaine (nécessaire à l'enregistrement du concert) ne représente pas grand-chose.
C'est important pour vous de venir en aide aux autres ?
Amel Bent. J'ai grandi dans un milieu modeste et ma mère a pu compter plusieurs fois sur la générosité des autres notamment dans l'associatif. Je comprends donc cette entraide car j'en ai bénéficié. C'est grâce à des associations que j'ai pu partir voir la mer pour 10 francs quand j'avais 8 ou 9 ans sinon je ne l'aurais jamais fait. Aujourd'hui je veux rendre un peu de ce qu'on m'a donné.
"J'aime bien le périph"
Vous terminez en septembre prochain la tournée Vivante qui vous permet de partir à la rencontre de votre public. Comment est-il ?
Amel Bent. Il est très éclectique. J'ai un public très familial qui ressemble à celui devant lequel je chantais quand j'étais petite à la maison. J'ai des mamies, des papis, des cinquantenaires, des soixantenaires, des jeunes adultes, des ados et même des petits. C'est multi générationnel !
Quand vous partez en tournée, comment vous organisez vous avec les enfants ?
Amel Bent. Quand je suis absente, le papa s'occupe des enfants et quand c'est lui qui travaille, je prends le relais. Les mamies nous donnent aussi des coups de main et j'ai quand même pas mal de temps libres donc je ne me plains pas. J'ai aussi la chance d'avoir une place en crèche pour mon fils et j'ai une nounou qui s'occupe de la sortie de l'école de mes filles quand nous ne sommes n'est pas là. Tout est une question de logistique et le matin c'est un peu la course comme dans toutes les familles. Ce n'est pas plus compliqué pour moi que pour n'importe quelle autre maman !
Vous habitez en banlieue parisienne : beaucoup de stars quittent Paris ou la région parisienne pour un meilleur cadre de vie, seriez-vous prête à faire de même ?
Amel Bent. Je suis une banlieusarde donc vivre en plein cœur de Paris n'est plus envisageable. J'y ai habité pendant deux ans mais il y avait trop de bruit et trop de monde. C'est l'esprit village qui me plait en banlieue. car il y a un côté sécurisant. A un moment j'ai pensé à partir car j'ai eu un coup de cœur pour un village qui s'appelle Carnon à côté de Palavas les flots. J'ai cherché un lieu mais j'ai renoncé car avec mon travail c'est compliqué de partir.
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D'autre part, je n'aime pas l'avion donc je n'imagine pas le prendre une fois par semaine d'autant que c'est mauvais pour la planète. Pourtant mon mari est marseillais et aimerait bien s'installer autour de la méditerranée. Mais moi j'aime bien le périph (rires). Je suis une vraie banlieusarde parisienne car je suis née à l'hôpital Bichat à Porte de Saint-Ouen donc sur le périph ! J'ai donc du mal à m'imaginer ailleurs mais ça viendra peut-être plus tard !
Interview exclusive ne pouvant être reprise dans la mention du Journal des Femmes.
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