Au fil du temps et des épreuves, les deux souverains ont noué une indétrônable amitié qui pourrait bien servir au futur roi d’Angleterre.

L’un est âgé de 74 ans, l’autre, de 64, et en dépit de cette décennie qui les sépare, Charles et Albert ont su nouer des liens d’amitié solides, voire indestructibles… Des liens qui, aujourd’hui plus que jamais, à l’aube de son couronnement le 6 mai prochain, s’avèrent inestimables pour le nouveau roi d’Angleterre ! Car si le fils d’Elizabeth II, disparue le 8 septembre dernier, s’apprête à vivre le moment le plus important de son existence, de son côté, l’héritier de Rainier III, prince souverain de Monaco depuis le 6 avril 2005, a connu de longue date cette étape à la fois déchirante et douloureuse, car liée à la perte d’un parent tant aimé et porteuse d’une ère inédite pour une nation. Nul doute que Son Altesse Sérénissime saura prodiguer au nouveau roi d’Angleterre de précieux conseils pour relever cet effrayant défi !

Mais comment est née cette complicité, ce pacte secret entre les deux hommes qui n’ont a priori rien de commun, mis à part une vague parenté remontant au Moyen Âge ? Eh bien, il faut savoir que le Monégasque et le Britannique se côtoient depuis longtemps, le cousin éloigné de Charles III ne manquant pas une occasion de dîner avec lui lorsqu’il se trouve à Londres pour un séjour privé.

Au cours de ces tête-à-tête informels, à déguster sans doute les traditionnels steak and kidney pies et autres bread pudddings, de quoi peuvent bien se parler ces deux dirigeants ? Évoquent-ils leurs difficultés amoureuses passées ou préfèrent-ils se cantonner à des sujets liés aux contraintes et aux devoirs de leur position à la tête de leurs royaumes respectifs ?

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Cause commune

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Ce qui est sûr, c’est que, malgré la distance géographique qui les sépare et leurs cultures bien différentes, Charles et Albert ont quasiment connu les mêmes déboires. En effet, tous deux ont dû attendre de longues années avant de pouvoir monter sur le trône, succédant à des personnalités écrasantes, Elizabeth II et Rainier III. Tous deux ont fait face à des rumeurs d’homosexualité supposée, puis à des vies privées compliquées. Il leur est probablement arrivé d’évoquer leurs difficultés au téléphone et de se soutenir mutuellement.

Mais d’autres domaines ont contribué à nourrir leur indéfectible amitié. Ces souverains se sont tous deux très tôt engagés pour la protection de la nature et de notre planète. Ce qui générerait une forme d’émulation entre eux, une course bienveillante et productive à celui qui serait le premier à faire avancer leur cause commune ! Et puis, il y a aussi, dans leur vie, la présence de cet homme qui les a unis à tout jamais : Lord Mountbatten, le grand-oncle de Charles, assassiné par l’IRA provisoire (l’Armée républicaine irlandaise) dans l’explosion de son bateau dans la baie de Donegal, en Irlande, en 1979. Louis Mountbatten avait toujours considéré Charles comme son fils adoptif, un sentiment largement partagé par l’aîné du prince Philip qui avait lâché lors de son enterrement : « Je l’adorais… C’est terrible comme il me manque maintenant. »

Famille de cœur

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Avec un père si souvent absent qui passait la moitié de l’année à parcourir le monde, le fils aîné de la reine s’était constitué une famille de cœur à Broadlands, chez « l’oncle Dickie », son mentor, où il se sentait mieux que partout ailleurs. « Il aimait énormément le prince Charles, il trouvait que c’était un garçon exceptionnel et pensait qu’il ferait un très grand roi », déclarait, en son temps, l’autrice Barbara Cartland, proche de la cour.

De son côté, Albert avait également côtoyé de près ce militaire hautement décoré, qui eut la lourde tâche de finaliser l’indépendance de l’Inde. En effet, Grace de Monaco et le grand-oncle de Charles étaient très liés, et Mountbatten, qui était presque amoureux de la princesse, lui prodiguait moult conseils concernant l’éducation d’Albert.

À deux mois du sacre du roi d’Angleterre, auquel les Grimaldi ont été les premiers à être conviés, cette précieuse amitié ne semble pas près de se démentir…

Clara MARGAUX

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