Qu’elles soient économiques, sanitaires ou psychiques : la pandémie de Covid-19 a laissé de nombreuses séquelles sur la population mondiale. Selon une étude menée par Santé Publique France, 34 % des personnes interrogées en 2021 ont subi des symptômes anxieux ou dépressifs. 

Pire : d’après des chercheurs français et canadiens, dont l’étude est parue le 14 février 2023 dans la revue Plos Medicine, 1,7 % des Français ont déclaré avoir eu des pensées suicidaires entre l’hiver 2020 et l’été 2021

En revanche, un diagnostic positif d’infection n’était pas associé à une augmentation de ces idées noires, soulignent les chercheurs. Ce qui n’est pas suffisant « pour infirmer le rôle du SARS-CoV-2 dans la survenue de pensées suicidaires », défendent-ils.

Des symptômes évocateurs associés à une augmentation de 43% du risque de déclarer des pensées suicidaires

Pour en arriver à ces conclusions, les chercheur.euse.s des universités McGill à Montréal, Paris-Saclay, Versailles Saint-Quentin-en-Yveline et de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ont utilisé la cohorte nationale d’EpiCov. Composée de plus de 80 000 personnes, elle est destinée à suivre l’état de santé et les conditions de vie des Français.e.s dans un contexte de pandémie mondiale.

52 050 participant.e.s ont été sélectionné.e.s, dont une majorité de métropolitain.e.s âgé.e.s de plus de 45 ans. Tous.tes ont dû déclarer leurs symptômes de la Covid – perte soudaine de goût et de l’odorat, fièvre, toux, essoufflement, oppression thoracique – dès mai 2020, ainsi que leurs envies suicidaires à l’été 2021.

Résultat : 1,7 % des 50 000 participant.e.s ont déclaré avoir eu des idées noires durant cet été-là. « Avoir déclaré des symptômes évocateurs du Covid-19 en 2020 était associé à une augmentation de 43 % du risque de déclarer des pensées suicidaires en 2021 », précisent également les auteurs dans un communiqué. Seul.e.s 9,57 % des personnes concernées étaient porteuses du virus, suggérant que la simple évocation des symptômes suffisait à altérer la santé mentale à cette époque.

« C’est à ce mal-être qu’il faut être attentif afin de le prendre en charge, le surveiller et le comprendre pour y remédier, ou au moins éviter qu’il ne s’aggrave. Ces résultats pourraient par ailleurs s’avérer utiles dans la réponse à d’éventuelles futures pandémies », concluent les scientifiques. 

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