Militantes, avocates, politiciennes, championnes sportives, dirigeantes de grandes entreprises… Retour sur les 10 femmes qui ont fait l’actu en 2019.

Elles se sont engagées pour une cause qui leur tenait à cœur, elle se sont démarquées par leur courage et leur parcours : Madame Figaro met en lumière le profil de dix femmes qui ont fait bouger les lignes en 2019.

Greta Thunberg : «Personnalité de l’année»

Greta Thunberg. (Turin, le 13 décembre 2019.)

Militante écologiste suédoise, Greta Thunberg a multiplié les actions pour faire prendre conscience de l’urgence climatique. Dès août 2018, elle lance les «Fridays for Future», un mouvement international de grève étudiante pour le climat. En septembre 2019, invitée au sommet sur le climat organisé par l’ONU, l’activiste arrive en bateau et dénonce l’absence d’actes forts de la part des gouvernements : «Comment osez-vous ?», répète-t-elle dans un discours furieux. «Je ne devrais pas être là, je devrais être à l’école, de l’autre côté de l’océan.» De même durant la COP25 de décembre 2019 : «Aucun dirigeant ne se comporte comme s’il y avait une urgence.» Du haut de ses seize ans, sa lutte et son engagement sans faille contre le réchauffement climatique ont fait d’elle la «personnalité de l’année» selon The Times.

Virginie Viard : la nouvelle Coco Chanel

Virginie Viard. (Paris, le 3 mai 2019.)

Directrice du studio Chanel depuis 1997, Virginie Viard est nommée directrice artistique de la maison de haute couture, peu après la mort de Karl Lagerfeld en février 2019. Si le «Kaiser» était célèbre pour son catogan et ses lunettes de soleil foncées, Virginie Viard a son propre look : des yeux bordés de khôl, une frange émoussée et des tenues entièrement noires. Lorsque le couturier d’origine allemande n’avait pu se rendre au défilé Chanel haute couture du printemps-été 2019, c’est elle qui l’avait remplacé. Et pour cause : les deux créateurs entretenaient une relation très étroite. «Elle est mon bras droit et mon bras gauche», avait déclaré Karl Lagerfeld. En 2019, c’est la première fois qu’une créatrice prend la tête de la marque depuis Coco Chanel.

Christine Lagarde : première femme à la tête de la BCE

Christine Lagarde. (Bruxelles, le 2 décembre 2019.)

Spécialiste du droit du travail, des fusions-acquisitions et avocate au Barreau de Paris, Christine Lagarde entame une carrière politique en 2005. En 2007, elle est nommée ministre des finances et de l’économie, avant de prendre la tête du Fonds monétaire international (FMI) quatre ans plus tard. Première femme à occuper ce poste, elle est également devenue, en 2019, la première femme à prendre la tête de la Banque centrale européenne (BCE). En décembre, lors d’une conférence de presse pour sa prise de fonction, elle a revendiqué la «sagesse» de la «chouette» et a tranché entre un soutien à la croissance et l’orthodoxie monétaire : «Une bonne fois pour toutes, je ne suis ni une colombe, ni un faucon.» Le décor est planté.

Jacinda Ardern : un nouveau leadership

Jacinda Ardern. (Christchurch, le 26 avril 2019.)

À la suite des attentats islamophobes en mars 2019 de Christchurch, la première ministre néo-zélandaise a touché l’opinion par son attitude exmplaire, notamment en se rendant voilée sur les lieux du massacre. Le visage grave, elle est allée à la rencontre des rescapés et de la communauté musulmane, poussant le New York Times à écrire que «l’Amérique a besoin d’un leader comme Jacinda Ardern». Côté écologie, elle n’est pas en reste puisqu’elle a initié en septembre 2019 l’Accord sur le changement climatique, le commerce international et la durabilité.

Megan Rapinoe : championne du monde et Ballon d’Or 2019

Megan Rapinoe. (Lyon, le 7 juillet 2019.)

Élue Ballon d’Or France Football début décembre et championne de la Coupe du monde féminine en juillet 2019, Megan Rapinoe est aussi une militante. Hormis ses victoires sportives, elle est aussi célèbre pour son combat contre toutes les formes de discrimination. Ses engagements politiques et sociétaux concernent notamment l’égalité salariale entre les hommes et les femmes et la lutte contre l’homophobie. Ouvertement anti-Trump, elle a refusé, lorsqu’elle célébrait son second but, de rencontrer le président américain : «Je n’irai pas à la p…. de Maison Blanche !», a-t-elle tranché.

Nasrin Sotoudeh : une activiste derrière les barreaux

Nasrin Sotoudeh. (Téhéran, le 1er novembre 2008.)

Avocate iranienne, militante pour les droits des femmes et spécialiste des droits humains, l’Iranienne Nasrin Sotoudeh a été condamnée le 11 mars 2019 à dix ans de prison supplémentaires (elle purge déjà depuis juin 2018 une peine de prison de cinq ans pour espionnage) et 148 coups de fouet pour «incitation à la débauche» à la suite de ses manifestations contre le port du voile. Récompensée en 2012 par le Prix Sakharov, elle s’est aussi rendue célèbre en défendant plusieurs femmes arrêtées entre décembre 2017 et janvier 2018 pour avoir enlevé leur foulard en public. Prisonnière de la République islamique, son cas a fait l’objet d’une importante mobilisation internationale.

Ursula von der Leyen : première femme présidente de la Commission européenne

Ursula von der Leyen. (Strasbourg, le 18 décembre 2019.)

Médecin de formation et polyglotte, cette mère de sept enfants – reconnue pour ses talents d’oratrice – est profondément attachée à l’Europe. Élue en juillet 2019 à la présidence de la Commission européenne par le Parlement européen, elle est la première femme à occuper ce poste. Toutefois, Ursula von der Leyen fait face à de nombreuses critiques. Jugée trop allemande, l’ex-ministre de la Défense d’Angela Merkel ne ferait confiance qu’à ses deux collaborateurs berlinois.

Meghan Markle : une duchesse soutenue par 72 députées britanniques

Meghan Markle. (Londres, le 7 novembre 2019.)

La duchesse de Sussex a donné naissance le 6 mai 2019 à son premier fils, Archie Mountbatten-Windsor. Pour autant, elle essuie depuis plusieurs mois les critiques des tabloïds britanniques. Touchées par sa situation, 72 députées britanniques ont adressé à Meghan Markle une lettre de soutien : «En tant que femmes parlementaires issues de diverses tendances politiques, nous voulons exprimer notre solidarité envers vous en prenant position contre le caractère souvent déplaisant et trompeur des reportages (…) ciblant votre personne et votre famille», ont écrit les 72 députées de la Chambre des communes. Publié en octobre 2019, le texte a été massivement partagé et aimé.

Marlène Schiappa : en guerre contre les violences faites aux femmes

Marlène Schiappa. (Paris, le 20 juin 2018.)

Chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa a contribué à la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, notamment à travers la loi Schiappa ou le Grenelle des violences conjugales. Rattachée auprès du premier ministre, elle conseillait auparavant celui qui n’était alors que candidat à l’Élysée sur les questions de droits des femmes. Alors connue pour son blog «Maman travaille», portant des revendications autour de l’égalité parentale, elle a également écrit une quinzaine d’ouvrages dont un essai sur «la culture du viol». Le 25 novembre 2019, à l’issue du Grenelle des violences conjugales, elle déclarait, dans une interview au Figaro : «Il y a à peine quelques années, on parlait de drames passionnels dans les médias. Personne ne se scandalisait du nombre de femmes tuées, entre 130 et 150 par an (…). Le Grenelle des violences conjugales a participé à cette prise de conscience.»

Sophie Viger : l’ambition de féminiser la tech

Sophie Viger. (Mosoou, le 16 novembre 2018.)

Ancienne développeuse indépendante, Sophie Viger est depuis un an directrice de l’école du numérique 42. Elle a su s’imposer au sein d’une école essentiellement masculine et s’est engagée durant 2019 à féminiser l’univers de l’informatique, au sein duquel «les femmes ne représentent que 16% des salariés (…) en France», a-t-elle déploré. Déterminée à encourager les femmes à s’imposer dans le secteur de la tech, l’école 42 – créée par Xavier Niel – affiche 26% de femmes présentes aux épreuves de février 2019 (contre seulement 15% en 2018). Son objectif pour l’année prochaine ? Arriver à la parité au sein de l’établissement et devenir la plus grande école de codeuses et codeurs gratuite au monde.

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