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8 % des enfants sont concernés par la dysorthographie, un trouble dys- qui se caractérise notamment par des fautes de français fréquentes.
Dysorthographie : qu’est-ce que c’est ?
La dysorthographie est un Trouble Spécifique du Langage et de l’Apprentissage (TSLA) ou » trouble dys « . Elle consiste en une difficulté à maîtriser les règles de l’orthographe et elle est souvent associée à un autre » trouble dys » : la dyslexie – qui est une difficulté à la lecture et à la compréhension de l’écrit. La dysorthographie touche 8 % des enfants et elle se décline en 3 types :
La dysorthographie phonologique
C’est la forme la plus fréquente de dysorthographie qui consiste en un mauvais traitement de la langue avec…
- des difficultés de transcription des sons vers les lettres – en particulier pour les sons pouvant avoir plusieurs orthographes ( » o « , » au « , » eau « …),
- des difficultés à écrire des mots inconnus ou peu fréquents,
- des problèmes de décomposition d’une phrase en mots, d’un mot en syllabes, et d’une syllabe en phonèmes,
- des difficultés à mettre en application les règles de la grammaire.
La dysorthographie de surface
Il s’agit plutôt d’un problème de mémorisation de l’orthographe des mots avec…
- des difficultés à écrire des mots à l’orthographe éloignée de leur prononciation ( » femme » ou » fauteuil » par exemple),
- une écriture phonétique fréquente,
- des problèmes de compréhension et d’utilisation des règles de la grammaire,
- des difficultés à dissocier les mots les uns des autres (par exemple : » unabit » au lieu de » un habit « ).
La dysorthographie mixte
Elle présente les caractéristiques (et les difficultés !) des deux autres formes de dysorthographie.
Attention ! Il ne faut pas confondre dysorthographie et dysgraphie. Si la première est un trouble de la maîtrise de l’orthographe, la seconde est un trouble lié à l’acte d’écrire : une personne dysorthographique pourra ainsi avoir une écriture manuscrite tout à fait correcte malgré des difficultés à écrire sans faute.
Quels sont les symptômes de la dysorthographie ?
La dysorthographie se manifeste à travers divers symptômes – ceux-ci sont souvent tous présents, mais avec des intensités différentes :
- de nombreuses fautes d’orthographe – à la fois à l’écrit spontané, à la dictée ou encore à la copie,
- une absence fréquente de conjugaison – tous les verbes à l’infinitif ou au présent, par exemple),
- des erreurs grammaticales pouvant altérer le sens de la phrase – » ces » au lieu de » c’est « , par exemple,
- une faiblesse de vocabulaire qui perdure durant le parcours scolaire,
- des difficultés à maîtriser les sons de la langue – par exemple : à différencier » ph » et » f « ,
- une fatigue anormale à l’écriture.
Et aussi… D’autres symptômes plus généraux peuvent toucher les personnes atteintes de dysorthographie : on peut notamment observer des difficultés à se repérer et à s’orienter dans l’espace, une latéralisation difficile (la personne a du mal à différencier sa gauche et sa droite) ou encore une mauvaise perception du temps.
Complications. Ces symptômes contraignants provoquent parfois, chez certains enfants scolarisés, des difficultés scolaires, un échec scolaire voire un illettrisme.
Les enfants atteints peuvent développer un sentiment de honte face à leur incapacité à écrire » comme les autres « , chercher à éviter les activités où l’écriture est primordiale, ou encore entrer dans une logique de dépréciation et perdre leur estime d’eux-mêmes.
À terme, la dysorthographie peut être responsable de difficultés à l’insertion sociale et professionnelle, de troubles du développement de la personnalité, ou encore de troubles comportementaux.
Quelles sont les causes de la dysorthographie ?
D’où vient la dysorthographie ? Bien que les causes exactes ne soient pas (encore) connues, des causes génétiques sont probables – un ou plusieurs gènes liés au développement cérébral pourraient être impliqués. Les spécialistes estiment ainsi qu’un enfant de parent dysorthographique aura environ 50 % de risques de l’être lui-même.
La dysorthographie pourrait donc provenir d’un développement du cerveau anormal – notamment dans les zones du cortex liées à la maîtrise du langage, à l’automatisation et à la mémoire de travail. Ces anomalies seraient responsables d’un trouble de l’apprentissage général pouvant se manifester à travers une dysorthographie – ou encore à travers d’autres » troubles dys « .
Gare aux préjugés ! La dyslexie, la dysorthographie et les autres » troubles dys » ne sont en aucun cas liés à une intelligence inférieure à la moyenne !
Traitement et prévention : quelle prise en charge pour la dysorthographie ?
Détecter la dysorthographie le plus tôt possible permet, bien sûr, de mieux surmonter les difficultés de l’enfant concerné par ce » trouble dys « . Dès la maternelle, plusieurs signes d’alerte doivent mettre la puce à l’oreille des parents :
- un faible niveau de vocabulaire : une difficulté à apprendre de nouveaux mots et à » trouver ses mots » à l’écrit comme à l’oral,
- une difficulté à maîtriser les différents sons de la langue : l’enfant mélange des syllabes ou inverse des sons, il a tendance à simplifier les mots qu’il prononce,
- une mauvaise connaissance des lettres : en particulier celles qui composent son prénom, et une incapacité à différencier les lettres d’autres caractères visuels – comme les smileys,
- une faible mémoire à court terme, notamment lors de la répétition de mots ou de phrases venant d’être prononcées – par exemple, pendant un jeu de Memory®.
Pas de panique ! Évidemment, ces signaux d’alarme ne signifient pas de façon systématique que l’enfant est dysorthographique : la dysorthographie est, le plus souvent, diagnostiquée en classe de CE1. Dès ce diagnostic effectué, l’enfant pourra bénéficier d’une rééducation orthophonique pour l’aider à surmonter ses difficultés.
L’objectif de cette rééducation : aider l’enfant à trouver ses propres méthodes d’apprentissage, remédier aux déficits de correspondance entre le son et l’orthographe, et automatiser les règles de l’orthographe et de la grammaire.
Sources :
Aider son enfant à écrire – Delphine de Hemptinne (Editions De Boeck Supérieur)
Haute Autorité de Santé (HAS)
Assurance Maladie
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