Alors qu’on la pensait presque inoffensive, les études prouvant les effets nocifs de la cigarette électronique sur l’organisme s’enchaînent. Ayant récemment pointé du doigt le rôle des arômes dans la minimisation de sa toxicité, les scientifiques souhaitent maintenant en savoir plus sur les conséquences plus graves qu’elle peut entraîner.
Au travers d’une étude, publiée le 14 février 2023 dans la revue Nicotine & Tobacco Research, des chercheur.euse.s de la Keck School of Medicine of USC (États-Unis) soutiennent que la fréquence de consommation et l’utilisation de certains dispositifs de vapotage sont associées à des modifications de l’ADN.
« Pour la première fois, nous avons montré que plus les fumeurs utilisaient des e-cigarettes, et plus longtemps ils les utilisaient, plus les cellules buccales subissaient des dommages », a déclaré Ahmad Besaratinia, professeur de recherche en sciences de la population et de la santé publique à la Keck School of Medicine, dans un communiqué.
Des dommages de l’ADN susceptibles d’augmenter les risques de maladies
Pour en arriver à ces conclusions, les chercheur.euse.s ont recruté 72 adultes en bonne santé, répartis en trois groupes : les vapoteur.euse.s exclusif.ve.s, les fumeur.euse.s exclusif.ve.s et les personnes sans antécédents de tabagisme ou de vapotage.
La fréquence et la durée pendant lesquelles les participant.e.s avaient fumé ou vapoté, ainsi que les appareils et saveurs utilisés par les vapoteur.euse.s ont été analysés. Un échantillon de cellules épithéliales de la bouche a ensuite été prélevé sur chaque participant.e.
Les résultats ont montré des niveaux similaires de dommages de l’ADN entre les fumeur.euse.s et les vapoteur.euse.s : respectivement 2,6 fois et 2,2 fois supérieurs à ceux des non-utilisateur.ice.s. Les vapoteur.euse.s utilisant des pods, plus petites et compactes, présentaient des dommages plus importants, tout autant que les personnes inhalant les saveurs les plus sucrées.
« Les dommages de l’ADN des cellules épithéliales buccales, qui tapissent la bouche, sont un changement précoce associé à un risque accru de nombreux types de maladies chroniques, notamment le cancer et les maladies inflammatoires », précisent les scientifiques dans le communiqué, indiquant des résultats importants « tant pour la santé publique que pour les agences de réglementation ».
Un article de The Conversation met cependant en lumière un « résultat important de cette analyse, peu visible dans l’article [publié dans Nicotine & Tobacco Research] » : les gènes endommagés chez les fumeur.se.s « étaient environ 7,4 fois plus nombreux que chez les vapoteurs. »
Et d’ajouter : « Cette étude confirme donc ce que nous savions déjà : le vapotage n’est pas totalement exempt de risques, mais il est beaucoup moins risqué que le tabagisme ».
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