Ant-Man n’est peut-être pas le premier cité lorsqu’on dresse la liste des Avengers, ce réservoir quasi-inépuisable de héros Marvel. Il compte pourtant deux premiers films solo réussis (sortis en 2015 et 2018) et un rôle clé dans le dernier grand combat qui a réuni tous les personnages de la licence. Et c’est à l’ancien cambrioleur – devenu homme-fourmi grâce sa prodigieuse combinaison – que revient la responsabilité d’ouvrir la phase 5 de l’univers cinématographique Marvel (MCU). Une nouvelle succession de films et de séries qui s’étalera sur deux ans et conduira les super-héros dans les confins du multivers.
Dans Ant-Man et la Guêpe : Quantumania, Scott Lang (Paul Rudd) se retrouve propulsé dans le monde quantique après une expérience scientifique malheureuse de sa fille Cassie. Accompagné de son acolyte Hope (Evangeline Lilly) mais aussi des parents de la Guêpe, Hank Pym (Michael Douglas) et Janet Van Dyne (Michelle Pfeiffer), Ant-Man va rapidement découvrir que la dimension subatomique et ses peuples sont contrôlés par le mystérieux Kang. Exilé dans l’infiniment petit, il y a bâti un empire en attendant de trouver le moyen de reprendre sa conquête des différents univers.
Nouvelle menace
Si les plus grands fans de Marvel ont déjà pu découvrir son visage dans la série Loki, l’acteur Jonathan Majors effectue ici ses grands débuts dans le costume de Kang le Conquérant au cinéma. Face à Ant-Man et la Guêpe, Kang se trouve privé d’une partie de ses pouvoirs, mais aussi de son vaisseau lui permettant de voyager dans le temps. Mais il présente déjà toutes les caractéristiques du vilain charismatique et puissant, craint de tous, et se pose d’emblée comme la plus grande menace pour les héros depuis leur victoire contre Thanos dans Avengers : Endgame. Un ennemi parti pour durer, qui devrait multiplier les apparitions jusqu’aux sorties des films Avengers 5 et 6, prévus pour 2025 et 2026.
Malgré cet apport majeur pour la licence, ce troisième volet des aventures de l’homme-fourmi peine à faire redécoller la fusée Marvel, qui s’est quelque peu égarée ces quatre dernières années dans des intrigues aussi alambiquées que dépourvues d’enjeux. Ant-Man et la Guêpe : Quantumania ne déroge malheureusement pas à la règle, la faute à un scénario trop prévisible, une construction ultra-linéaire et à un manque criant de dramaturgie dans les scènes-clés.
Star Wars à la sauce Marvel
Quantumania a par ailleurs perdu l’humour caractéristique des précédents Ant-Man, sûrement parce que Scott Lang est devenu plus prudent et responsable après l’éclipse qui l’avait séparé des siens pendant cinq ans. Les références répétées et assumées à Star Wars dans les décors, les vaisseaux et les créatures éclectiques accoudées au bar (il n’y aura toujours qu’une seule « cantina ») du monde quantique ne suffisent pas à insuffler une âme au film, encore moins à en faire une référence moderne en matière de science-fiction.
L’apparition de Modok, méchant bien connu des comics, était attendue. Mais au final, elle créerait presque le malaise tant le design et l’animation du personnage laissent à désirer. Seule la jeune Cassie Lang (Kathryn Newton) et son costume d’héroïne apportent du souffle à cet enchaînement frénétique d’action qui s’étire sur 125 minutes. À croire que le salut des Avengers passe par la prise de pouvoir de sa nouvelle génération.