- W9 lance la sixième saison des Apprentis aventuriers à partir de ce lundi 13 février à 18h50.
- Exit Greg, Maeva, Julien ou encore Paga pourtant habitués des programmes de téléréalité de la chaîne, la production mise sur un casting différent avec des candidats entre 22 et 55 ans dont seule une minorité est influenceur à temps plein.
- « J’ai commencé à la télé il y a une dizaine d’années puis j’ai fait une quinzaine d’émissions. Ensuite j’ai arrêté car je ne correspondais plus au profil que les productions recherchaient », confirme Antonin, devenu restaurateur après avoir participé aux premières saisons des Marseillais sur la chaîne.
Les premiers épisodes des Apprentis aventuriers, dont la sixième saison est lancée ce lundi sur W9, pourraient rapidement se muer en une partie d’Où est Charlie ? adaptée à la téléréalité où c’est la bimbo qu’il faut retrouver. De quoi rester longtemps yeux plissés à tenter d’identifier la personne qui correspondant à une « jeune femme à la mode, pulpeuse et sexy, souvent superficielle », si l’on en croit la définition du Larousse.
D’abord car le concept met dix binômes de candidats dans des conditions de survie sur une île déserte, loin de leur confort habituel façon Koh-Lanta. La production a posé ses cartons aux Philippines et non plus en Thaïlande.
La chaîne revendique aussi sa volonté d’intégrer des candidats inhabituels en téléréalité. « Certaines de nos téléréalités existent depuis onze ans donc on met à chaque fois la pression à Banijay [qui produit l’émission, ndlr] pour apporter des nouveautés, […] à commencer par un casting différent, plus large », insiste Pierre-Guillaume Ledan, directeur général adjoint des programmes du groupe M6. Du côté de la société de production, aussi aux manettes des Marseillais, on se dit « ravi d’accueillir de nouvelles personnes qu’on n’a pas l’habitude de voir sur ce genre de format ».
Âge moyen : 31 ans
L’émission mise toujours sur des visages connus pour attirer les téléspectateurs. On retrouve Amélie de Secret Story, Victoria, Jessica, Fanny et Antonin des Marseillais ou encore Hilona révélée dans 10 couples parfaits. Parmi les profils les plus atypiques plusieurs participants sont des proches de candidats déjà connus.
Exit les candidats très jeunes dont raffolent ces émissions. Avec une majorité de trentenaires, l’âge moyen des participants tourne autour de 31 ans. Une moyenne tirée par Fabrice, 55 ans. « L’âge n’est qu’un nombre mais c’est évident que quand on m’a proposé cette aventure, j’ai hésité. Ce n’est pas ma génération et puis je ne voulais pas tomber trop dans la téléréalité. », confie le candidat révélé dans la saison 12 de Pékin Express à 20 Minutes. Convaincu par la volonté de la production de faire « évoluer le format », il s’est finalement laissé tenter après deux jours de réflexion. « Ils m’ont dit qu’ils trouvaient que j’avais vraiment avoir ma place… »
« Quand je l’ai vu arrivé, je suis demandée qui était cet extraterrestre », rigole encore Fanny plusieurs mois après le tournage. « Même physiquement comme il s’habille, comme il s’exprime, il est hyper loin de notre façon de fonctionner. C’est un personnage mais au fur et à mesure, il a réussi à faire sa place ! »
« Je ne correspondais plus au profil qu’ils cherchaient »
Si 18 des 20 candidats sont passés par un autre programme avant de débarquer dans Les apprentis aventuriers, rares sont ceux qui ont fait de la téléréalité un fonds de commerce. Seule une poignée de candidates vivent du métier d’influenceur à temps plein. Entaché par des affaires « d’escroquerie en bande organisée » et « d’abus de confiance », ce milieu est la cible de critique depuis plusieurs mois.
« C’est la première fois dans une émission de ce type où il y avait autant de personnes naturelles, qui ont un travail dans la vie de tous les jours, à se lever tôt », se réjouit Jessica. C’est d’ailleurs le cas de Fanny, avec qui elle forme le premier binôme féminin de l’émission. « Après quelques émissions de télé, j’avais envie d’une vie plus rangée », confirme cette dernière.
Après avoir participé au lancement des Marseillais en 2012, Antonin s’était mis en retrait de ces émissions. « J’ai commencé à la télé il y a une dizaine d’années puis j’ai fait une quinzaine d’émissions. Ensuite j’ai arrêté car je ne correspondais plus au profil que les productions recherchaient », raconte-t-il. Désormais restaurateur à Marseille, il se trouvait « trop simple » pour remettre les pieds dans ce type de programme. « J’ai une vie comme le commun des mortels, je ne vis pas à Dubaï ou je ne sais pas quoi… Je croyais être inintéressant pour le téléspectateur qui a l’habitude de regarder ces programmes. » Il se réjouit que sa participation puisse aider ce genre télévisuel à « revenir aux fondamentaux ».
Vers une téléréalité plus inclusive ?
Les conditions de vie précaires des concurrents encouragent le naturel. « Ça ne reflète pas vraiment toujours le meilleur », temporise Jennyfer, le binôme surprise de Fabrice. Elle évoque un véritable « retour en arrière, comme à l’homme de Cro-Magnon ». « Un jour, on s’est partagé 18 grains de riz pour une journée. C’était autre chose que Les Marseillais, les villas, les disputes pour le shampooing… », renchérit Antonin.
Bien loin d’être une véritable révolution dans la téléréalité, W9 entame-t-elle un pas de souris vers un casting plus inclusif avec cette saison ? Rien n’est moins sûr mais le chemin est encore long. Mais ces quelques avancées pourraient être une réaction au déclin continu des audiences de ce genre télévisuel ces dernières années.
Côté candidat, on salue ce virage. « La téléréalité retourne peut-être aux fondamentaux en essayant de trouver des profils qui correspondent plus au commun des mortels », se réjouit Antonin. De son côté, Jessica souhaite des castings orientés sur la personnalité plutôt que « sur le physique de bimbo ». « Ces émissions doivent représenter la diversité de France », insiste Fanny. « Les castings sont parfois focalisés sur le physique… Il manque des personnes qui ont plus de formes, des personnes plus minces, qui n’ont pas le physique stéréotype de téléréalité », conclut-elle. À bon entendeur.
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