Derrière les belles portes de la capitale, dans certaines rues, se cachent des maisons avec des jardins insoupçonnables aux regards des riverains. Cette maison du XIX ème siècle est typique de ces secrets bien gardés par Paris et ses artères. Les lieux n’avaient pas été rénovés depuis les années 70. La maison était dans son jus à tous les niveaux. Sur les plans techniques d’abord avec l’électricité et la plomberie anciennes comme sur le plan aménagement avec une distribution de pièces peu adaptée à la vie moderne. Cette belle bâtisse en briques rouges a longtemps logé une très grande famille et été divisée en conséquence avec des petits studios aux étages supérieurs et au rez-de-chaussée une série de pièces fermées accueillant salon, cuisine et bureau fermé. L’escalier était cloisonné également et distribuait les étages à la manière d’un immeuble parisien ancien.

Les nouveaux propriétaires des lieux quittaient un appartement lumineux entièrement rénové et situé au dernier étage. Bien que conquis par la surface inestimable offerte par cette maison de caractère, au total 260 m2, le couple craignait un manque de luminosité qui les aurait empêchés de profiter pleinement des espaces exceptionnelles de la maison. Tout le défi de la rénovation orchestrée par l’architecte Dario Mucedda consistait à aller chercher la lumière et la multiplier au cœur de pièces de vie complètement ouvertes les unes sur les autres. Pour répondre à cette problématique, l’architecte a complètement revu l’aménagement du rez-de-chaussée. Ouvrir fut le maître mot de son travail. Une ouverture des pièces les unes sur les autres qui a permis à la lumière en provenance de la précieuse et belle verrière du rez-de-chaussée de se propager avec efficacité et de garantir une fluidité dans l’espace. Une sensation renforcée par les nombreux savoir-faire de l’architecte d’intérieur. Le professionnel a travaillé l’espace dans sa globalité. Outre une complète rénovation des volumes, des sols, de l’électricité, de l’isolation, son choix de mobilier, des couleurs, des éclairages participe à la création d’une maison de famille moderne qui a su conserver le caractère de l’ancien avec attention.

Visite et explications détaillées.

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Une grande verrière pour gagner en luminosité

La lumière est au cœur de cette rénovation de grande ampleur. L’argument majeur de cette maison familiale est son jardin tout en longueur à l’arrière de la maison. Son orientation plein nord aurait pu nuire à un apport de lumière. C’est pourquoi Dario Mucedda a complètement revu la taille de la verrière qui jouait les jonctions entre l’indoor et l’outdoor. Cette immense verrière esprit atelier d’artiste a été entièrement repensée et agrandie pour permettre à la luminosité naturelle de se propager dans les pièces de vie. En métal et à double vitrage, cette verrière assure confort au rez-de-chaussée et garantit un style ancien tout à fait charmant à cette maison aux aménagements modernes.

Des pièces de vie complètement repensées

Autrefois, le rez-de-chaussée présentait des pièces de vie compartimentées par des doubles portes. L’architecte a effacé ces portes anciennes au profit de grandes ouvertures entre le salon et la salle à manger et entre le salon et l’entrée.

Une cuisine noire et bois absolument moderne et discrète

Accessible par l’entrée de la maison et par la verrière également, la cuisine prend place avec une discrétion assumée. Cette cuisine naturellement ouverte est une caractéristique du travail de l’architecte Dario Mucedda. « Ce type d’aménagement est nettement plus pratique surtout pour la vie de famille ou pour recevoir, explique le professionnel. J’aime quand la cuisine ne ressemble pas à une cuisine, j’apprécie quand l’espace casse les codes traditionnels de la cuisine. »

Sous son œil ciselé, la cuisine s’intègre avec brio aux autres pièces du rez-de-chaussée. Tous les équipements classiques disparaissent au profit d’une esthétique bloc d’une redoutable efficacité pour dessiner un décor minimaliste et chaleureux à la fois. Ventilation et éclairage compris. Ils ont tous deux été intégrés au faux-plafond et se distinguent par ces interstices noirs graphiques.

Un grand pan de mur accueille un beau volume de rangement dédié à la vaisselle. Dans l’angle, un haut meuble en bois dissimule tous les équipements techniques. Dans son prolongement, un meuble bas en bois teinté noir brossé réceptionne la partie cuisson. L’architecte apprécie cette nuance profonde dans la cuisine, sa présence participe à une volonté de sortir du langage classique de la cuisine.

Le noir siège côté îlot central également. Pièce maîtresse de cette cuisine aux lignes minimalistes, cet îlot affirme le désir de façonner un coin fonctionnel comme une pièce de vie où il est aisé de se rassembler. Il comporte un évier, un lave-vaisselle intégré et  se métamorphose en supplément coin repas complété par des fauteuils hauts. Le revêtement Fenix habille le meuble bas, plus résistant qu’un béton employé à l’initial, tandis que la partie plan de travail est en céramique noir.

Une salle à manger simple et efficace

A côté de l’espace réservé à la cuisine trône en majesté le coin salle à manger. Meublé avec sobriété, il se contente de deux buffets hauts, de quelques fauteuils et d’une  grande table à manger de 3 m de long orientée vers la vue extérieure, histoire que tous les convives puissent en profiter. Car ici, c’est le jardin tout en longueur le roi du décor. 

Une attention portée aux revêtements des fauteuils de salle à manger

L’architecte d’intérieur a laissé parler son goût affirmé pour les tissus et les décors personnalisés. Les fauteuils de salle à manger privilégient des formes tout en rondeurs accueillantes et s’habillent d’un beau vert olive en écho aux nuances naturelles du coin de verdure.

Une série de suspensions aériennes placées au-dessus de la table

La longueur de la belle table à manger est soulignée par une série de suspensions blanches et aériennes sélectionnées chez la marque danoise Hay. « Leur présence permet une nouvelle fois de jouer sur les beaux volumes de l’espace mais surtout de ne pas casser la vue sur le jardin quand on est assis côté salon » justifie l’architecte.

Un salon blanc finement organisé

Situé dans le prolongement en L du rez-de-chaussée, implanté entre l’entrée et la salle à manger, le salon ne disposait que d’une seule grande fenêtre côté rue. Ce défaut l’architecte l’a corrigé par de multiples prismes : des murs blancs, des pièces aux nuances profondes et quelques aménagements bien pensés…

Une petite ouverture entre le salon et l’entrée pour introduire de la couleur

Sur le mur parallèle à la cheminée, une ouverture a été créé comme une ingénieuse interstice pour répondre au miroir de la cheminée qui lui fait face. « Cette ouverture autorise l’ajout d’une touche de couleur venue de l’entrée et garantit une communication subtile entre les pièces » explique l’architecte. Un jeu de couleurs judicieux, faisant écho au bleu profond des murs de l’entrée concomitant à celui du grand canapé en velours, émerge de cette perspective. Cette ouverture intérieure atténue la sensation d’une pièce de vie enclavée.

Un coin cheminée rénovée et un meuble malin pour cacher la télévision

Lors de la rénovation, l’architecte a entièrement revu l’isolation des murs. Une mise à niveau de l’existant qui n’a guère empêché la sauvegarde des détails architecturaux passés qui assurent charme et élégance à cette maison moderne. Parmi eux, les moulures des murs et le foyer de la cheminée ont été retravaillés pour restituer les touches de caractère en provenance du passé. A droite de la cheminée, l’architecte a prévu un aménagement intelligent pour cacher la télévision. Reprenant les codes classiques de l’appartement haussmannien avec ses tasseaux en bois, ce meuble bas sur-mesure offre la possibilité de cacher l’inesthétique équipement dans ce salon tiré à quatre épingles. 

Des pièces de mobilier aux nuances profondes pour réveiller un salon blanc

Dans ce salon aux murs blancs, l’architecte d’intérieur a pris soin de sélectionner des pièces de mobilier capable d’introduire des touches de couleurs et de matières capables de créer un contraste efficace avec la blancheur des murs. Canapé en velours bleu The Conran Shop et tables basses &Tradition viennent ainsi surenchérir avec élégance la fraîcheur des murs et plafond. 

Autre bonne idée des lieux : une bibliothèque haute. Casée dans l’angle de la pièce, son emploi évite le total look des meubles bas et rythme l’espace. 

Un escalier complètement rénové dans un esprit hôtel

L’escalier n’avait connu aucune rénovation depuis les années 70. Bien que cloisonné et dans son jus, Dario Mucedda a très vite repéré ses qualités pour servir la transformation de l’entièreté de la maison. 

L’esthétique rétro finement mise en valeur par la rénovation, avec les premières marches en pierre et la rampe en bois, instaure une transition entre les pièces du bas, ouvertes et lumineuses, et les pièces plus privées des étages. Le pan de mur bleu profond annonce l’atmosphère plus feutrée à venir…

Une suspension poétique pour décorer le coeur de l’escalier

Pour renforcer avec dextérité le caractère ancien de la maison, l’architecte a prévu un beau tapis bleu pour souligner la montée d’escalier. Un détail qu’il juge aussi fonctionnel que décoratif. Ainsi placé ce tapis atténue les bruits de la maison tout en empruntant le vocabulaire décoratif d’un hôtel étoilé où confort et caractère vont de pair. Le langage soigné des lieux s’exprime parallèlement par un lustre poétique suspendu au cœur de la cage d’escalier et dont l’imposante longueur surligne la grandeur de la bâtisse. 

Des paliers d’escalier bleu et blanc

Le palier de l’étage réservé aux enfants reprend les codes couleurs de l’escalier pour une harmonie parfaite en tout point.

Une chambre d’enfant avec un lit cabane

Parmi les chambres d’enfant de la maison, celle-ci affiche un style scandinave accueillant en associant un lit cabane, un tapis animal et une suspension aérienne. Un subtil et graphique papier peint Au fil des couleurs aux nuances bleu ciel suggère une ambiance sage et rêveuse.

Une salle de bains bleue et grise

La salle de bains réservée aux enfants mise sur des nuances identiques aux chambres des bambins. Un meuble vasque bleu est surmonté de deux vasques à poser pour éviter les disputes et l’attente côté salle d’eau. Une faïence aux airs de zelliges réveille la crédence au-dessus du coin vasque tout comme l’habillage mural de l’espace baignoire. 

Une chambre parentale comme un appartement privé

Au premier étage, la chambre parentale tranche avec les nuances employées à l’étage inférieur. L’architecte a imaginé ces pièces dédiées aux parents comme un appartement privé au caractère feutré. Une palette chromatique grisée assène une quête de repos, soutenue par un florilège de matières cosy. Au sol, une moquette vient conforter cette ambiance favorisant une sensation de confort. 

Une ambiance feutrée et assumée pour la chambre à coucher

Recouverte de feutre gris, la tête de lit se fond dans un pan de mur quadrillé instaurant un jeu graphique moderne grâce à une association de tissu capitonné et de cadres bois en noir. La parure de lit CFOC renforce cette touche d’originalité. Pour nuancer ce dédale de lignes strictes, l’architecte a sélectionné des suspensions esprit globe de Magic Circus en guise de lampes de chevet aériennes. 

Un dressing à l’élégance ciselée

A deux pas du coin nuit, l’architecte d’intérieur signe un espace dressing d’une élégance exemplaire. Façon walking closet, cette série de rangement prend l’apparence d’un couloir où les placards avec porte en bois font face à une autre série de placards parés de miroirs. 

Une sublime salle de bains minimaliste

A première vue, la salle de bains parentale contraste profondément avec le look employé côté chambre. C’est pourtant la même quête de sérénité et d’attention portée aux détails qui a dicté son aménagement. 

Des meubles de salles de bains aériens pour une ambiance zen

Une belle vasque en grès cérame blanche repose contre un mur graphique. Habillé d’un placage en noyer, le beau volume du meuble vasque renforce l’aspect zen des lieux. Un sentiment soutenu par une robinetterie en laiton vieilli intégrée au mur et une armoire en triptyque parée de miroirs. 

Une douche de rêve tout en longueur

Lignes légères et nuances douces ponctuent cette salle d’eau et ce jusque dans son espace douche. Cette double douche reprend l’esthétique couloir en quelque sorte du dressing. La parte basse de l’escalier qui mène aux combles passe dans cette nouvelle douche. Pour atténuer cette prépondérance, l’architecte a misé sur l’ajout d’une partie vitrée en bout de douche. Vitre que l’on distingue dans le prolongement du coin vasque. Un banc suspendu en grés cérame identique à celui présent également à côté du plan vasque instaure un jeu d’écho graphique. Les murs de la douche exposent un carrelage grès cérame surpiqué d’un effet cannelé.

Une série de fenêtres de toit pour gagner en luminosité

Dans les combles, une chambre d’ami en mezzanine a vu le jour. Pour créer cet espace supplémentaire, une fois encore il a fallu aller chercher la lumière. Pour cela, en plus d’un escalier en structure métallique cerné de murs complètement blancs, l’architecte Dario Mucedda a prévu une succession de Velux longilignes. L’isolation de la toiture et ces fenêtres de toit coiffent la maison ancienne d’une touche de modernité gagnée jusqu’au ciel !

Une chambre d’ami façon studio

Sous les toits, la chambre d’ami décline des caractéristiques identiques à celles des chambres inférieures. Murs blancs, moquette grise, suspension aérienne ponctuent ce coin nuit épuré. Pour plus de fonctionnalité, un espace salle de bains avec vasque a été intégré à la pièce. Douche et WC se dissimulent à l’extrémité de la pièce.

Un mur de rangement intégré

Un pan de mur de rangement a été intégré. Un dédale de placards discrets et graphiques à la fois.

Un coin salle à manger outdoor

Retour côté jardin, l’atout charme de cette bâtisse. D’une superficie de 120 m2, le jardin nécessitait lui aussi une redistribution intelligente de ses espaces. Pour rythmer l’extérieur et libérer la vue sur ce jardin tout en longueur et exceptionnel en plein Paris, l’architecte a créé deux zones bien définies dans leur style. Ici le coin repas avec table haute et chaises se loge parallèlement au coin cuisine. Un choix profondément bien pensé par l’architecte qui désirait éviter à tout prix l’idée que la table à manger indoor soit face au coin salle à manger indoor. Question d’équilibre visuel.

Un coin terrasse surelevée

Face à la salle à manger indoor, le professionnel a imaginé un coin salon plus détente avec canapé, fauteuils et table basse. Une terrasse surelevée sublimée par un parquet en bois qui se distingue de la cour pavé. Cet agencement permet au jardin de mixer les espaces de réception et de mettre en valeur son incroyable potentiel. 

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